First, break-up [Tome 2]

Chapitre 54.

Maurane.
Quelques minutes plus tôt

Je descends les escaliers et marche jusqu'à la salle de jeux, un peu inquiète. Je n'aurais peut-être pas dû la laisser seule mais elle semblait vraiment y tenir. Ça me fait du mal de voir Joséphine dans cet état. Je souhaitais vraiment lui changer les idées avec ce petit voyage, mais pour le coup c'est raté.

Je sais que je ne suis pas responsable du fait qu'Hero et son acolyte se soient retrouvés ici, pourtant je m'en veux.

Quel connard celui-là, pensé-je avec colère. Ma haine envers Hero Fiennes Tiffin n'a jamais atteint un niveau aussi élevé. Ce type n'est qu'un enfoiré de classe internationale. Un mufle. Un gamin cinq ans d'âge mental, et j'en passe. Cela dit, il est resté fidèle à lui-même. En acceptant d'embrasser Johanna devant Jo, ce type a prouvé à quel point il est un être infect, toxique et immature.

J'ai souvent comparé le britannique à Brisbane et Ian, les deux garçons les plus problématiques avec lesquels je suis sorti, et son attitude de ce soir, sans parler du reste, me prouve que j'avais raison. J'ai vraiment de la peine pour Joséphine.

Cette fille est si gentille, elle ne mérite pas ça. L'ironie du sort, c'est que je sais ce qu'elle ressent en ce moment. Brisbane Wyatt m'avait fait un coup similaire au lycée.

Mon ex n'avait pas hésité à s'afficher en soirée et sur les réseaux sociaux avec Gemma, une de mes anciennes amies, le jour suivant notre rupture, sous prétexte que j'étais celle qui avait rompu. Je savais très bien qu'il n'éprouvait rien pour Gemma, il s'était juste servi de cette traîtresse pour m'humilier auprès de tous nos amis.

Même si je n'étais pas amoureuse de lui, je l'appréciais sincèrement, et son comportement m'avait énormément blessé à l'époque.

La pilule avait eu du mal à passer. Brisbane s'était vengé, comme le lâche égoïste qu'il s'est avéré être, uniquement parce qu'il s'était senti rejeté — exactement comme cet enflure d'Hero Fiennes en ce moment.

Mais il s'agit d'une vieille histoire de lycéens boutonneux. Brisbane avait l'excuse de n'être qu'un gros bébé de première année, là on est à la fac, des adultes en devenir avec plus de plomb dans la tête, merde... ! – enfin, supposément.

A bien y réfléchir, les mecs restent les mêmes peu importe leur âge, qu'ils aient 18, 20 ou 30 ans, ce sont des goujats immatures toujours prêt à riposter. C'est une facette de la personnalité masculine que j'exècre du plus profond de mon cœur : leur mépris du rejet. Les hommes ne supportent pas qu'une femme les repoussent, alors que c'est notre droit le plus naturel de leurs dire « non ».

La fierté du mâle dans toute sa splendeur. Attention : je sais parfaitement qu'il ne faut pas mettre toutes les bites dans le même sac, mais il faut avouer qu'une grande majorité de la gente masculine appartient à cette catégorie de machos à l'égo surdimensionné.

En tout cas, la prochaine bite qui réussira à me retenir a intérêt d'être extraordinaire ! songé-je avec cynisme. Depuis ce qui m'est arrivé avec Ian, j'ai ralenti les choses et je ne me suis pas précipité pour replonger dans les affres d'une relation. Que ce soit une relation amoureuse ou purement sexuelle n'y change rien.

Dorénavant, je prends mon temps pour choisir et apprendre à connaître les hommes susceptibles de me plaire, sans me laisser berner par leur belle gueule, et leur baratin à faire fondre les cœurs en guimauves de ces dames.

Je refuse de laisser un prédateur de pacotille à la recherche de sa prochaine proie de la journée réduire à néant mes efforts. Après l'histoire avec Ian, il m'a fallu du temps pour retrouver un certain équilibre et reconstruire ma confiance en moi, et parfois c'est encore très difficile.