First, break-up [Tome 2]

Chapitre 40.

Joséphine.

Je suis toujours sonnée par ce que j'ai vu et entendu sur le parking de la supérette. Sonnée et en colère. Je ne vais pas le nier. Je n'ai jamais éprouvé un tel dégoût, une telle haine envers quelqu'un, et honnêtement je ne comprends pas pourquoi je suis étonnée. Je savais très bien qu'Hero n'était pas digne de confiance.

Il y a deux jours à peine, il clamait m'aimer plus que tout au monde, qu'il voulait se racheter auprès de moi, et aujourd'hui je le surprends en train d'enlacer une blondasse sortie de nulle part sur un parking, avec qui, il compte bien, et je cite : « s'amuser ». La voix de cette fille résonne encore dans ma tête comme un écho.

Arrête de râler. On va bien s'amuser, tu vas voir. J'ai hâte d'être à ce soir !

La bile me monte à la gorge quand j'imagine la manière dont ils vont "s'amuser" ce soir. Salopard de queutard de merde. Heureusement qu'il ne m'a pas vu, moi et mon cœur meurtri, par ce spectacle déplorable. Je marche en direction du club, la mort dans l'âme.

Toute mon excitation en vue de ce week-end à disparu pour être remplacée par la mélancolie et la colère. Je n'arrive pas à effacer l'image de cette blonde, haute comme trois pommes, collée à lui de mon esprit. Hero n'est pas une personne tactile, et encore moins avec les filles. Malgré ses nombreuses aventures d'un soir, en sortant avec lui, je me suis rendu compte qu'il éprouve une haine mystérieuse pour la gente féminine.

C'est la réalité : Hero est un misogyne dans toute sa splendeur. Ce n'est pas son genre d'enlacer les filles de cette manière (je ne m'inclus pas dans la liste, mon cas est différent), et encore moins à la vue de tous au beau milieu d'un endroit pareil.

Voilà pourquoi ça me touche autant. Je n'y comprends rien, mais la seule chose que je sais, c'est qu'il s'est vraiment foutu de moi.

Ce putain de manipulateur a prévu de se bourrer la gueule et de s'amuser toute la soirée avec cette fille. Elle n'est probablement pas la seule avec qui il s'est amusé dernièrement, d'ailleurs. Qu'il aille se faire foutre !

J'espère qu'il s'étouffera avec sa bière. Au bout du compte , je suis heureuse d'avoir assister à ça. Ça m'a permis de laver mon esprit souillé par les doutes absurdes que les paroles d'Isabella ont fait naitre en moi. Fini de pleurnicher !

J'en ai assez de son numéro du mec éperdu d'amour en quête de rédemption, auprès de l'idiote qu'il a brisé parce qu'elle a été assez naïve pour croire en lui. En ses mensonges, en ses promesses... La femme recherche l'amour comme la fleur cherche l'eau et la rosée – mais pas moi. C'est terminé. L'amour et les illusions ont fini par me tuer. La trahison est devenue mon assassin. Hero était mon objectif, je lui ai toujours couru après. Je l'ai attendu, espéré, et surtout je l'ai aimé en dépit de son mépris pour moi.

Oui, je l'ai toujours aimé mais il m'a toujours ignoré. Et quand nous nous sommes revu notre relation s'est transformée en jeu du chat et de la souris. Du Salaud et de l'idiote.

Du bourreau et de la victime. Mais la partie arrive à sa fin, et j'ai perdu. Je l'accepte pour de bon cette fois.

Pour gagner il faut parfois savoir perdre et c'est ce que je fais. Je rejoins les autres pour un dernier point avant le grand départ. Tout le monde est bien chargé, pour ce week-end. Je sens les regards posés sur moi, mais je les ignore. Ma dispute avec Hero dans le hall du bâtiment de littérature a fait beaucoup de bruit, et naturellement les gens du club ont en eu vent.

A en juger par ses regards haineux, Ariana est au courant, ça ne fait aucun doute. Stella aussi. Heureusement, personne n'est venu me questionner, même si c'est évident qu'ils sont dans la retenue. Je me reconcentre sur la réunion malgré mon tourment intérieur.