First, break-up [Tome 2]

Chapitre 32.

Joséphine.

Après les cours, je décide d'aller faire un tour en ville pour me changer les idées, sinon je vais devenir folle. Cette journée a été particulièrement pénible, mais je m'en suis mieux sortie que je ne me l'imaginais. Je n'ai versé aucune larmes. Ce n'est pas l'envie qui m'a manqué mais j'ai résisté ; c'est un premier pas vers la guérison. Ma guérison. Du moins je l'espère.

Ma colère a pris le pas sur ma douleur, et cela m'a permis de tenir le coup. Quant à Hero, il peut aller se faire foutre avec ses excuses minables. C'en est fini de l'époque où je gobais ses mensonges, j'ai les yeux bien ouverts désormais.

Maurane et moi avons parlé par message toute la journée. Mon amie souhaitait s'assurer que je ne m'effondre pas, et que je sache qu'elle était là pour moi en cas de besoin. Elle est même allée jusqu'à me proposer de passer une seconde nuit chez elle, mais je ne veux pas abuser. Sa prévenance m'a rappelé que j'avais la meilleure amie du monde, et qu'elle méritait que je lui offre un cadeau d'anniversaire digne de ce nom.

C'est aussi la raison de ma présence en ville. Je parcours les rues, passant devant un nombre incalculable de bars et de restaurants et autres enseignes, à la recherche d'un magasin sympa. Quelques minutes plus tard, je m'arrête devant ce qui me semble être une librairie avec de jolies bibelots en prime. Je décide d'entrer.

Une dame aux cheveux grisonnants m'accueille d'un hochement de tête discret, puis me laisse parcourir les rayonnages sans chercher à m'importuner.

Je ne tarde pas à comprendre la raison de son comportement réservé: cet endroit est une librairie érotique. Je découvre nombre de romans, recueil de poèmes, et livres photos assez explicites comme le veut cette boutique. J'avance dans le magasin , et lève les yeux vers des croquis exposés sur les murs. J'écarquille les yeux, rougissante. Chaque dessin représente des gens en train de faire l'amour.

Fort heureusement, les visages n'apparaissent pas clairement sur les dessins, l'artiste ayant pris soin de se focaliser sur les bustes de ses personnages, et l'endroit où ils sont intimement liés. Un flash-back me revient : celui du souvenir de la chambre d'Hero quand ils vivaient encore avec Mika et les autres. Les murs étaient ornés de dessins au crayon, mais il ne s'agissait pas de dessins à caractère érotique.

Je me force à chasser Hero de mon esprit , et me reconcentre sur mon exploration. Mes yeux se pose sur un dessin en particulier : une femme et un homme sont représentés allongés tête-bêche de façon à pouvoir pratiquer le cunnilingus et la fellation en même temps. La femme est placée sur l'homme, son entrejambe au niveau de son visage, et le pénis de l'homme au niveau de celui de la femme.

Putain de bordel de merde.

Les gens se livrent-ils vraiment à de telles acrobaties ? C'est quoi cette position indécente, merde ? Mon visage doit être cramoisie. Heureusement que la boutique est déserte. Je poursuis mon expédition et aperçois une grande bibliothèque dotée de portes vitrées, contenant de nombreux objets bizarres – mais magnifique – sur des présentoirs en verre. Je m'approche et pousse un petit cri.

Décidément, j'ai beau ne plus être vierge, je suis toujours aussi naïve. Les objets que j'admire sont en réalité des sex toys. Curieuse et embarrassée, je lis les descriptifs en bas des objets sur des étiquettes :

Gode en verre – 25 $
Boules de geisha en métal – 30 $
Perles d'amour en cristal – 15 $

Une autre étagère regroupe des accessoires en métal dont l'usage m'échappe complètement, excepté les menottes en cuir de fourrure rose, rouge et noir. Je déglutis. Ouais, ce n'est décidément pas la boutique idéale pour faire plaisir à sa meilleure amie. Sauf si je décide de lui acheter un vibromasseur. J'étouffe un rire nerveux. Je suis rejointe par la vendeuse mais je décline son aide, lui expliquant que je ne fais que regarder, et ressors quelques instants plus tard, un peu sonnée. Quand je vais raconter ça à Maurane, elle sera morte de rire.