First, break-up [Tome 2]

Chapitre 41.

Hero.

J'ouvre la porte de la maison avec une sensation étrange. Ça ne fait que deux mois depuis que je me suis barré d'ici, pourtant ça me semble tellement loin. Je n'ai pas vécu ici longtemps mais j'y ai pas mal de souvenirs. Bon comme mauvais. J'avance dans l'entrée et regarde chaque détail de mon ancienne piaule comme un con sentimental. Ça me fait bizarre d'être ici, en fait.

Je ne suis pas revenu depuis que j'ai déménagé. Le temps où je me réveillais en trouvant mes colocs dans la cuisine, quand on se bourrait la gueule le soir devant la Play, ou quand ma seule préoccupation était d'oublier mon passé me parait tellement loin.

Ma vie a été complètement chamboulée depuis que j'ai réalisé mes sentiments pour Jo. Je ne suis pas un grand lecteur, mais j'ai lu quelques livres auparavant, et les rares histoires ou la romance avait sa place dans l'intrigue mentionnaient que la vie d'un individu n'était plus jamais la même après un premier amour.

J'ai toujours cru que c'étaient des conneries mais c'est la vérité – une sombre et cruelle vérité. Parce que le premier amour est un chapitre bien trop court.

L'enfer dans lequel je suis plongé depuis que j'ai gouté à l'illusion du bonheur, et que cette illusion s'est évaporée, m'a fait réaliser que le premier amour n'est qu'un songe lumineux et éphémère dans ma longue et obscure réalité. Rien de plus.

-                     On est là ! "s'écrie Charlotte derrière moi "

Je pose ma veste sur le porte manteau et me dirige vers la cuisine. La voix de Louis retentit depuis l'étage supérieur :

-                     Qui ça « on » ? "hurle-t-il en feignant de ne pas savoir "

Ce con me casse les oreilles en braillant comme une poissonnière au marché. Une minute plus tard, des bruits de pas résonnent dans les escaliers. Je me sers un grand verre d'eau en ignorant les cris aigus dans le vestibule.

Je ressors de la cuisine et trouve Louis et Charlotte en pleine séance de mamours. Je lève les yeux au ciel devant tant de cinéma. Quand il me voit, mon ancien coloc lâche Charlotte et se jette sur moi.

-                     Salut Picasso ! Quoi de neuf ? Ça fait un bail qu'on a pas vu ta tronche par ici!

Je grogne :

-                     Louis... !

-                     Nahel ! Ils sont là ! "beugle le rouquin en me relâchant "

Il reporte son attention sur Charlotte en train d'enlever son blouson.

-                     Tu nous avais manqué, c'est super que tu sois là !

Je les laisse blablater et me dirige vers le salon pour m'asseoir sur le canapé. Je pose mes coudes sur mes cuisses et appuie mon visage sur mes mains. J'ai la tête qui tourne, probablement le manque de sommeil. Il faut vraiment que Gray me refasse une ordonnance pour mes médicaments.

Nahel se matérialise auprès de moi.

-                     Hey " lâche-t-il en s'asseyant sur le canapé, tout sourire " Salut Picasso. Alors, quoi de neuf ? Tu nous as manqué ici. Je sais que tu as une copine mais ce n'est pas une raison pour abandonner tes potes.

Je le regarde sans laisser paraître mon étonnement. Mika ne leur a rien dit pour Jo et moi ? Tant mieux, après tout. Je suis rassuré qu'il ait décidé de la fermer sans que je n'aie à le lui demander. Je n'ai pas la moindre envie que ces deux clowns se foutent de ma gueule en me rappelant que je l'ai bien cherché.