Chapitre 62.

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Joséphine.

Choquée, je plaque ma main devant ma bouche peinant à assimiler la terrible confession d'Hero. Je n'arrive pas à y croire, ce n'est pas possible, mais d'un autre côté tout me parait tellement logique. Les pièces du puzzle s'assemblent et la vérité aussi horrible soit-elle, m'est révélée d'une façon bien trop abrupte. Les souvenirs me reviennent en bloc et s'emboîtent les uns dans les autres.

"j'ai de bonnes raisons d'être méfiant"

"je crois que je hais les femmes"

"insensible, manipulatrice, trahissant les autres sans penser aux conséquences, je n'aie connu que ça"

"l'année dernière j'ai eu une longue période d'abstinence"

"j'avais plus envie"

Je me souviens de mon étonnement quand il m'avait dit ça. Je n'arrivais pas à comprendre pour quelle raison quelqu'un comme lui, un ex playboy, aurait perdu l'envie de s'envoyer en l'air. Sa misogynie affichée, revendiquée même, son agressivité, sa méfiance envers les femmes... Tout s'éclaire maintenant, songé-je avec une clairvoyance déchirante. Les raisons de sa rancœur et de sa haine envers Félix m'explosent en pleine figure. J'entrevois la vérité avec une clarté terrifiante qui me bouleverse jusqu'à me donner la nausée. Elle a profité de lui.

L'ex-copine de son pire ennemi a abusé de lui, et c'est évident que Hero le prend pour responsable. Oh mon Dieu... Oh mon Dieu... !  C'est bien réel. Je ne rêve pas. Cette fille, cette fleur empoisonnée l'a drogué pour le violer.

Elle n'en avait rien à foutre de ses sentiments, ça lui était complètement égal qu'Hero ne voulait pas d'elle. Elle le voulait lui, et c'est tout. Cette sorcière lui a imposé ses envies et ses désirs à l'instar d'une domination odieuse et répugnante. Je n'en reviens pas qu'une personne puisse faire preuve de tant d'égoïsme, de folie, et de machiavélisme. Après l'avoir accusé de viol, à tort, c'est elle qui a commis cette ignominie.

Bordel, mais dans quel monde vit-on ? Toujours assise sur le canapé, je n'arrive pas à me sortir de mon état de sidération. Sa révélation me fait l'effet d'un cataclysme qui me secoue de l'intérieur à l'instar d'un puissant tremblement de terre. Les larmes s'accumulent sous mes paupières. J'ai mal. J'ai si mal.

Mon cœur se remplit de douleur pour lui, et de haine pour elle. Cette fille n'est qu'un monstre de lui avoir infligé ça. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il a dû ressentir en comprenant que cette pétasse avait profité de lui. Bien que très rare, je savais que le viol des hommes existait ; mais n'ayant jamais été confronté à cela dans la vraie vie autrement que par le biais de documentaires télévisés, ou d'articles Google, j'ai toujours eu l'impression que c'était un mythe. Et j'aurais préféré qu'il en soit ainsi. Parce que la réalité a quelque chose de terrifiant.

-            J'espère que cette fille est en prison ? "balbutié-je, la voix éraillé par l'émotion"

Il me dévisage, l'air mauvais, avant de répondre:

-            Non. Je n'ai pas porté plainte.

J'écarquille les yeux.

-            Quoi ? Mais pourquoi ?! "m'exclamé-je en me levant du canapé"

La mâchoire crispé, il me lance un regard distant et glacial :

-            Pour la même raison que je lis dans ton regard. Parce que je savais que les flics ne me croiraient pas. Personne ne m'aurait jamais cru, Joséphine.

First, break-up [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant