Chapitre 57.

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Josephine.

Je suis sortie de mon sommeil sans rêve par la caresse d'une main sur mon épaule nue.

-            Jo, bébé, réveille-toi "me dit une voix rauque familière"

Frissonnante, je lutte pour ouvrir les paupières. Accroupi à côté de moi, Hero est déjà bien levé, et m'observe de ses magnifiques billes vertes. Je mets un certain temps à me remémorer les événements d'hier et l'endroit où je me trouve.

-            Comment tu te sens ?

-            Hmm, je ne sais pas encore "dis-je encore plongé dans le brouillard"

-            Il faut que tu te lèves, on doit rentrer. La tempête est finie, on a passé toute la nuit dans cette cabane.

La tempête... La cabane...

Couvrant mon corps de la couverture, je tourne la tête vers la fenêtre ou le spectacle d'un large manteau blanc s'offre à nos yeux. Un tilt s'enclenche dans mon cerveau, et soudain, je me souviens de tout. Des flashs me reviennent par vagues, tel un tsunami dévastateur, et je me revois allongée dans la neige sans pouvoir bouger. J'ai l'impression d'être à nouveau seule et perdue dans le froid mordant, affrontant les éléments déchaînés, tel un soldat blessé menant une guerre qu'il ne peut pas gagner. Je déglutis au souvenir de cette soirée infernale.

Putain, qu'est-ce qui m'a pris ?

Si Hero ne m'avait pas retrouvé... C'était vraiment stupide. A cause de moi, il a dû prendre des risques inconsidérés, sans oublier que j'ai aussi mêlé Maurane et Mikael à cette galère. Que doivent-ils penser de moi ? Et les autres ? Putain, ils doivent me prendre pour une cinglée. Est-ce que j'ai gâché leur week-end ?

Comment vais-je les regarder en face ? Mes yeux me brûlent et un flot de larmes – réaction nerveuse du au stress et à la frayeur d'hier soir – inonde mes joues.

-            Calme-toi, bébé "me dit gentiment Hero"

Il me serre contre lui, m'entourant de ses bras forts et réconfortants. Ces bras sont mon château, ma forteresse, je me sens tellement bien, là, contre son corps. On reste comme ça pendant un long moment et je laisse le miracle s'opérer. Hero a cette faculté incroyable de réussir à m'apaiser quel que soit les circonstances.

C'est un peu tordu que la personne qui m'a fait le plus souffrir, est aussi la personne qui m'apporte le plus grand des réconfort. Est-ce que je suis masochiste ? Peut-être, songé-je avec une résignation las. Je m'écarte de lui en reniflant.

-            Pardon.

Il m'observe d'un air indéchiffrable, avant de passer son pouce sur ma joue pour essuyer mes larmes. Ses mains sur ma peau, sa proximité m'affectent terriblement... je me sens toute chose. Nous n'avons plus été aussi proches depuis notre rupture. Trois semaines. Trois longues semaines. Je n'arrive pas à lâcher son visage des yeux. L'éclat hypnotique de ses prunelles émeraude me cloue sur place tandis qu'il ouvre la bouche :

-            Ne t'excuse jamais de chercher du réconfort auprès de moi " dit-il d'une voix grave comme du chocolat noir" Et puis... je ne vais pas te nier que je suis content de ne pas être la raison de tes larmes pour une fois.

Il détourne les yeux. Je ne sais pas quoi répondre. Est-ce qu'il se sent coupable de m'avoir fait pleurer par le passé ? Je sens ma poitrine me brûler au souvenir de toutes ces fois ou j'ai versé des larmes à cause de lui. Cela remonte à bien avant nos retrouvailles à l'université.

First, break-up [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant