Chapitre 36.

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Joséphine.

Après ces échanges de politesse, nous repartons du studio. Sur le trajet du retour, je ne peux réprimer une moue de satisfaction. Quel après-midi surprenant ! Isabella m'explique sa relation avec Monsieur Barnett. Apparemment son amitié avec lui date d'il y a plusieurs années – depuis l'époque où elle faisait de la photo.

Son passé en tant que mannequin ne m'est pas inconnu mais j'avais oublié ce détail. Je suppose que c'est normal qu'elle ait encore des contacts avec des gens de ce milieu. Isabella m'explique qu'une de ses amies recherche un photographe pour un événement qu'elle doit organiser.

Bien entendu, elle a immédiatement pensé à Monsieur Barnett pour ce travail. Je suis certaine que cet homme doit être un excellent photographe, et ses services doivent couter très cher.

- Que dirais-tu d'aller chez moi de préférence ? Nous serons plus à l'aise pour parler tranquillement, de plus j'aimerais te faire goûter une de mes nouvelles recettes.

- D'accord.

En vérité, je n'ai aucune envie de retourner dans cette maison souvenir d'une période – une période courte peut-être – bercée d'illusion, qui m'a éblouie en pensant que ce que je vivais avec Hero était réel. Quand nous pénétrons dans l'immense propriété des Fiennes, une sensation de malaise me prend d'assaut. Je ne pensais plus me retrouver ici, surtout après tout ce qui s'est passée dernièrement.

Ma présence ici n'a aucun sens. Je me sens comme un imposteur et soyons honnête c'est exactement ce que je suis. Oui, sans le vouloir j'ai usurpé l'identité de la "petite-amie". Je me suis fait passer pour quelqu'un que je ne suis pas auprès de cette famille.

Hero m'a forcé à endosser un rôle, il m'a obligé à côtoyer ses gens adorable, allant jusqu'à me faire passer quatre jours idyllique sur une île en leur compagnie, ou j'ai eu le temps de m'attacher à eux, pour ensuite les décevoir.

Je n'ai jamais eu ma place parmi eux et je me sens terriblement mal.

Je suis Isabella à l'intérieur en essayant de ne pas me noyer dans l'océan de souvenir que cet endroit réveille en moi. Après m'avoir demandé de me mettre à l'aise et de m'avoir servi un délicieux chocolat chaud, nous nous installons à la table du salon. Isabella est assise en face de moi et ne tarde pas à m'interroger sur mon état déplorable de cet après-midi.

J'hésite à me confier à elle. Je ne peux quand même pas lui raconter toute l'histoire, non ? De plus, en dépit de ce qu'Hero m'a fait je ne tiens pas à ternir son image auprès de sa famille.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée Isabella "lui avoué-je, incertaine"

Elle hausse un sourcil parfaitement épilé.

- Pourquoi ? Parce que je suis la tante d'Hero et qu'il est la raison pour laquelle tu pleurais cet après-midi ?

Je la fixe sans prendre la peine de dissimuler mon étonnement. Un petit rire s'échappe de ses lèvres peint en rouge.

- Joséphine, j'ai été jeune moi aussi, tu sais. De plus, je suis très observatrice et j'ai de l'intuition, et même s'il s'en défend je connais très bien mon neveu. Et je sais qu'il a une certaine propension à repousser les gens qui tiennent à lui et à leur faire de la peine.

C'est un euphémisme. Je dirais plutôt qu'il ne peut pas s'empêcher de détruire et faire souffrir les gens qui l'aiment. Il est comme ça, et moi j'en ai assez d'être toujours la cible de sa personnalité destructrice. Pendant un temps, j'ai naïvement pensé que j'arriverai à désamorcer la bombe, mais rien n'y personne ne le peut, et à force d'essayer j'ai fini par exploser.

First, break-up [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant