Trauma 〈 Wonwoo FF 〉

Chapitre 34

-C'est très bien. Il ne faut pas te forcer surtout.

Elle s'installe de nouveau sur son fauteuil et me sourit chaleureusement.

-Tu veux continuer ?

J'hoche négativement la tête et elle note des choses sur sa feuille avant de lever le regard vers moi.

-Parle moi de la danse.

Pendant quelques minutes, je lui parle de danse. Elle me demande depuis combien de temps j'en fais, pourquoi j'en fais. Puis, notre séance se termine.

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Voilà un mois de passé. Un mois où j'ai commencé à voir Madame Choi. Nous avons beaucoup parlé, mais pas grand chose n'a changé. J'ai commencé une thérapie pour ma dépression et mon anorexie... Gabriel me surveille après les repas, au début je faisais plusieurs fois le tour de la maison puis lorsqu'il l'a appris j'ai du arrêter. Mon genou c'est bien replacer. Je n'aurais pas à subir de nouvelle opération, néanmoins, j'ai toujours de la rééducation. Nous faisons surtout des exercices de marche et nous avons commencé les séances de course afin de muscler ma jambe. La tournée de Mingyu et Wonwoo se passe bien. Je reçois régulièrement des messages de leur part. J'ai remarqué que Mingyu et Gabriel s'échangent beaucoup de messages aussi, ainsi qu'avec Seungcheol. Il n'a rien voulu me dire le concernant et je n'ai pas insisté. Mais je pense qu'ils se passent quelque chose entre eux. Il est très souriant lorsqu'il est sur son téléphone et à parfois la tête en l'air.

J'arrive à l'hôpital avec Gabriel comme d'habitude. Il a un rendez-vous en ville, je ne sais pas avec qui et il a été très évasif sur le sujet. Il m'a prévenu qu'il ne sera pas là lorsque j'aurais fini ma séance et de rentrer sans l'attendre. Je m'assois sur le siège de la salle d'attente alors qu'il disparaît. Ma jambe se met à bouger au rythme de ma nervosité.

-Bonjour Sooha, allons-y, me dit Madame Choi après avoir ouvert sa porte.

Je me lève doucement et me rend lentement dans son bureau. Je m'installe directement sur le canapé et elle me sourit tout en s'asseyant.

-Comment vas-tu aujourd'hui ?

-Bien.

-Tu t'es pesée ce matin ?

-Oui...

-Tu l'as noté sur ton cahier ?

-Oui...

-Très bien, monsieur Yung viendra te voir après notre séance.

-Je vois....

Monsieur Yung travaille avec madame Choi, il s'occupe des personnes atteint d'anorexie. Depuis une semaine, il me demande de noter mon poids tous les matins. C'est une chose qui me rend malade. Lorsque je vois que je grossit, je n'arrive à penser à rien d'autre que le fait de perdre ce poids. Elle sort son carnet et me lance un regard.

-Je pense qu'on a fait le tour de tous les sujets sans grande importance. Et que nous devrions recommencer à parler de ce qui t'a amené à être comme ça.

-Ce qui m'a amené à être comment ?

-Tes années de collège. Dit-elle en ignorant ma question. Tu m'en as parlé un peu lors de notre première séance, depuis tu évites le sujet.

-Je n'ai pas vraiment envie d'en parler, je pensais que vous l'aviez compris...

-Justement, je suis là pour qu'on parle des choses déplaisantes.. Pour que tu puisses avancer. Est-ce que tu te souviens de ses filles ?

-Bien-sûr...

-On va leur donner des prénoms. Disons, que celle à laquelle tu penses en premier s'appellera...

-H.

-H ? Ce n'est pas un prénom.

-Je ne veux pas utiliser un autre prénom.

-Je vois. Alors, est-ce que tu te rappelles de la première fois où tu as vu H ?

-En classe. Elle est arrivée en milieu d'année.

-Pourquoi ?

-Son père avait été muté je crois.

-D'accord, et les autres filles ?

-Elles ont toujours été dans cette école, je crois.

-Tu ne t'en souviens pas ?

-Je n'ai jamais eu d'amies filles au collège.

-Pourquoi ?

-J'en sais rien... A chaque fois que j'essayais de leurs parler, elles partaient.

-Tu avais des amis ? Dans d'autres classes ?

-Oui, Mingyu. Je le connais depuis que je suis petite. Il habite à côté de chez moi.

-Y avait-il d'autres personnes ?

-Hyunkee.

-Tu leurs parles toujours ?

-Mingyu, oui.

-Et Hyunkee ?

-Non, je n'ai pas chercher à garder de contact avec les personnes ici quand je suis partie en France.

-Et pourtant tu parles toujours avec ce Mingyu.

-Suite à certains évènements, oui.

-Revenons au temps où tu étais au collège, y a t-il un jour qui t'a plus marqué que les autres ?

-Pas vraiment, tous les jours était un enfer....

-Les professeurs n'ont jamais rien remarqué ?

-Les adultes font semblant de ne rien voir.

-Je suis sûre que non, en as-tu déjà parlé avec un de tes professeurs ?

-Non, car pour eux, c'était toujours de ma faute. H et ses amies ne feraient pas de telles choses, la fille d'un politicien respecté ne ferait jamais ça....

-Je vois, elle s'en est toujours sortie alors. Parle-moi de ces incidents.

-Les quels ?

-Ceux qui t'ont fait souffrir.

-Tous ?

-Y en t'il plus que d'autre ?

-Je ne sais pas, celui où elles m'ont jeté des déchets dessus ? Ou, le jour où mes chaussures ont disparu... Ou peut-être celui où des photos de moi dans les vestiaires ont fait le tour de l'école...

-Combien de temps as-tu supporter tout ça... Dit-elle dans un murmure alors qu'elle note ce que je disais. Etais-tu en colère ?

-Oui. Je ne comprenais pas... Alors bien sûr que j'étais en colère...

-Contre qui ? H ?

-Non, surtout contre moi. Je me haïssais d'être aussi faible face à elle, de ne rien faire ou ne rien dire.

-As-tu réussi à leur répondre un jour ?

J'ouvre la bouche et la referme aussitôt. Les images de cet horrible souvenir me viennent en tête. Je me lève et me mets devant l'étagère où j'observe les fleurs maintenant fleuries.

-Sooha ?

-C'est arrivé... Un jour...

-Qu'as-tu dit ?

-J'ai plutôt fait quelque chose....