Trauma 〈 Wonwoo FF 〉

Chapitre 69

-Sooha.

Je regarde devant moi et Wonwoo sort de la voiture.

-Tu aurais dû me dire que tu voulais manger des petits pains, je t'en aurais apporté en rentrant. Il pose ses mains sur mes bras et me serre contre lui. Tu n'es pas assez habillé pour sortir la nuit, tu vas tomber malade.

Il attrape les petits pains et m'ouvre la portière de sa voiture. Nous rentrons chez moi et il m'explique ce qu'il a fait aujourd'hui. Je l'écoute et sourit en le voyant heureux de me parler de son travail. Nous mangeons les petits pains à l'intérieur et finissons la soirée à observer les étoiles. Il attrape ma main et je pose ma tête sur son épaule pour profiter au maximum de cette soirée.

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Wonwoo est parti dans la matinée, il tourne leur vidéo pour leurs musiques aujourd'hui. Il n'a pas voulu me dire de quoi parlait la musique mais m'a fait promettre de l'écouter particulièrement lorsqu'elle sortira. J'attrape mon sac alors que le taxi vient de se garer, il m'emmène rapidement dans le centre et je m'arrête à l'épicerie. La dame est assise à la caisse et me sourit alors que j'entre à l'intérieur.

-Bonjour.

-Bonjour mademoiselle, je peux vous aider ?

-Est-ce que vous avez des petits pains ? Ils étaient très bons...

-Bien-sûr, combien en voulez-vous ?

-Je vais vous en prendre 6.

Elle part en arrière boutique et revient avec un petit sachet. Je lui tend l'argent et la remercie.

-Attendez, votre monnaie !

-Vous pouvez la garder.

Je m'incline et sort rapidement. J'arrive devant la maison de Haewon et cette fois-ci, je suis bien décidé d'en finir aujourd'hui. J'inspire un grand coup alors que j'appuie sur la sonnette. Quelques minutes passent avant que la barrière s'ouvre sur une femme d'une quarantaine d'année.

-Que puis-je faire pour vous ?

-Bonjour, serait-il possible de voir Haewon ?

-Elle n'est pas là...

-Savez-vous ou elle est ?

-Elle passe beaucoup de temps derrière la maison, près de la rivière qui borde la forêt.

-Je vous remercie...

-Non, c'est moi. J'espère qu'elle retrouvera sa joie de vivre... Elle n'est pas méchante au fond, même si elle vous dit des mots horribles, alors s'il vous plaît, restez près d'elle...

La dame n'a pas l'air de connaître la vraie nature d'Haewon. Cela m'a toujours échappé à quel point les adultes ne savent pas ce que leurs propres enfants peuvent faire aux autres. J'arrive près de la rivière et voit au loin une silhouette, plus je me rapproche et plus je reconnais Haewon. Elle tourne la tête au bruit de mes pas et j'ai l'impression qu'elle essuie ses yeux.

-Toi ! Qu'est-ce que tu viens faire ici ! Je t'avais dit que la prochaine fois...

-Haewon, écoute moi.

Contre toute attente, elle arrêta de bouger et de parler. Ses poings sont serrés alors que je m'approche d'elle.

-Je ne viens pas te voir pour me moquer de toi, ce qui arrive à ton père n'est certainement pas facile à vivre...

-Je m'en fou de ce que tu raconte, tu ne sais pas ce que c'est...

-Perdre tout ce qu'on a connu ? Bien sûr que je sais ce que ça fait ! Ton père a perdu son poste, il n'est pas mort au moins !

Haewon fronce les sourcils puis se remet au bord de la rivière. Je l'entend soupirer et m'assois pas trop loin d'elle.

-Si je suis venue te voir hier, c'était pour te parler du passé.

-Tu veux parler du passé ? De nos souvenirs ensemble ? C'est vrai que c'était sympathique, dit-elle agressivement.

-Non. Ça ne l'était pas. C'est pour ça que je voulais que tu le saches. Ce que j'ai vécu, ce que tu m'as fait subir... J'ai détesté ça. Au point de fuir et de me laisser détruire. Ce que tu fais aux autres est horrible, tu brises des vies...

-Pourtant, t'es bien devant moi, entière.

-Un traumatisme laisse des traces. Peu importe la façon dont tu arrives à le surpasser, tu y repenses toujours. On a besoin de beaucoup de courage pour y faire face et parfois même d'une main à tenir...

-Je m'en fou de ta morale à deux balles.

-Pourquoi tu agis comme ça ? Qu'est-ce que je t'ai fait ?

Je la fixe et voit que pour la première fois depuis que je la connais, elle n'ose pas me regarder dans les yeux.

-Ca te regarde pas...

-Bien-sûr que si, j'ai besoin de comprendre. Je veux aller de l'avant une bonne fois pour toute et la seule façon d'y arriver c'est de savoir pourquoi moi, pourquoi tu as fait toute ses choses et te dire à quel point j'ai souffert à cause de tout ça...

-Parce que tu avais tout ! D'accord !

-Quoi ? Mais... Ta famille n'a jamais manqué de rien, toi non plus...

-C'est sûr, mais ça sert à quoi d'avoir de l'argent si personne ne vous aime ? J'ai changé de collège car j'étais une paria ! En arrivant ici, je me suis juré que ça changerait ! Mais toi... Il suffisait que tu sourisses pour que tout le monde soit à tes pieds ! Mingyu était toujours à tes côtés, il réprimandait chaque personne qui parlait sur toi et te défendait tout le temps et était toujours auprès de toi comme un chevalier ! Pourquoi toi ! Pourquoi c'est toi qu'il aime ! Pourquoi pas moi !

Elle fond en larmes et je ne sais pas quoi faire. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me dise ça.

-Tu aime Mingyu ?

Elle se lève d'un coup et essuie de nouveau ses yeux. J'attrape sa main alors qu'elle commençait à partir.

-Même si je l'aime ça ne change rien ! Il n'a d'yeux que pour toi !

Je me lève également alors qu'elle évite mon regard.

-Mingyu et moi, nous nous considérons comme une famille. Il n'y a jamais eu de sentiments amoureux entre nous. Sache qu'il est quelqu'un d'innocent et que ce genre de chose, ce que tu as fait, l'affecte beaucoup. Si tu l'aimais, tu aurais dû lui dire. Si tu l'aimes encore...

-Je t'ai dit que je m'en foutais de ta morale...

-Ce n'est pas une morale que je te fais, mais Mingyu ne supporte pas ce genre de comportement. Même avec des excuses... Tu ferais mieux de tourner la page, toi aussi.

Ses yeux sont remplis de larmes et ils me fixent depuis la première fois que je suis arrivée. Elle mord sa lèvre et finit par tout lâcher. Elle s'agenouille et pleure bruyamment.

-Pardon...

Je pose ma main sur son épaule en soupirant, je ne venais pas chercher des excuses, juste des explications. J'ai l'impression que je vais pouvoir tourner ce chapitre de ma vie.