Chapitre 2

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8 ans avant la première scène

La guerre entre la province où je vis et celle qui tente de nous écraser dure depuis 3 ans déjà et rien à changer si ce n'est le nombre de personnes qui ont laissé leur vie pour nous défendre.

L'empereur Shin est au courant de la situation mais dés que l'armée impériale tourne le dos, la guerre reprend.

À tel point qu'il y a quelques mois, je me suis retrouvé obliger de fuir ma propre maison qui commençait à être entouré par nos ennemis. Ma famille n'étant pas à la maison avec moi, je n'avais pas d'autres choix que de fuir.

Après avoir réussi à rejoindre une zone sans danger, j'ai rencontré Haru, un garçon d'environ mon âge qui m'a aidé à fuir même si au début, j'ai bien cru qu'il voulait me tuer.

En même temps, nous parlons la même langue à la base mais entre les accents, les mots qui diffèrent et le temps qui passe, ils nous aient devenus de plus en plus difficiles de nous comprendre.

On a sympathisé ou du moins, j'ai été sympathique pour sauver ma peau et voilà maintenant 3 ans qu'il me colle en pensant qu'on est amis. 

Ne fais pas comme si sa présence n'avait pas été utile gamin 

Bon je l'admets, il m'a appris pas mal de chose en commençant par la langue utilisée dans la 7ème province mais aussi l'art de vivre dans le palais même si je doute que ce me soit utile un jour puisque je ne risque pas de rencontrer la famille d'Haru de si tôt, il est le fils de l'empereur après tout. 

En tout cas, grâce à lui, j'ai économisé les services d'un professeur particulier et connaissant mon père, j'ai bien fait ! 

Mais ne croyez pas que ce gars est gentil, au contraire c'est un véritable sadique dans l'âme. Tout ce qu'il m'a appris c'était à travers des bagarres ou des taquineries pas marrantes que je ne pouvais même pas éviter. 

Et cela c'est sans parler de toutes les fois où il s'amuse à me voler mes affaires ou les cacher. 

En parlant de lui, je le vois se diriger vers moi afin que nous puissions faire notre rentrée dans ce nouvel établissement pour démarrer notre vie de lycéen. 

Je sais bien que cette période est très utilisée dans les romances mais croyez-moi, à part des heures de torture pour l'obtention d'un diplôme pas si important que ça finalement, rien de bon ne m'attends au lycée en commençant par le fait qu'Haru se soit débrouiller pour être dans le même que moi. 

Sous prétexte que ce lycée soit au niveau de la frontière entre nos deux provinces, il a pu demander d'y entrer sans avoir à fournir de justificatifs même s'ils leur suffiraient de lire son nom de famille pour l'accepter. 

C'est d'ailleurs l'un des 12 nouveaux lycées qui accueillent deux provinces différentes sans demander notre test de second genre qui aura lieu pour la majorité d'ici quelques semaines. 

Mais bon, que ce soit mon physique banal ou bien le fait qu'il n'y ait quasiment que des bêtas et des alphas dans ma famille, je suis persuadé d'être un bêta et de pouvoir me la couler douce toute ma vie sans avoir à prendre en compte les phéromones ou les périodes de ruts/chaleurs. 

Y a pas à dire, être un bêta c'est la belle vie ! 

Mais je suis coupée dans ma réflexion par une énorme tape dans le dos qui a failli m'arracher l'âme. 

Haru : je t'ai tellement manqué que tu n'arrives pas à me dire bonjour ? 

Je roule des yeux en massant mon pauvre dos endolori, je l'avais presque oublié l'espace d'un instant. 

(NDA : un jour ton dos sera endolori pour une autre raison... je nie toute responsabilité c'est ma conscience qui a parlé)

Moi : bonjour Haru, tu m'as vraiment horriblement manqué, comment aurais-je pu savourer deux longs mois de vacances à bronzer sans avoir à te supporter toi et ton caractère de chien 

Haru : excellente question à laquelle je sais que la réponse est que c'est impossible, viens le proviseur va faire la présentation 

Il m'attrape et s'empresse de nous faire entrer dans ce gigantesque endroit qui abrite près de 2000 élèves que je ne connais pas si ce n'est Ryo qui doit être comme à son habitude, en retard. 

Moi : lâche mon bras je sais marcher à ce que je sache 

Haru : pas envie. 

Et voilà comment je me retrouve traîner dans la salle des présentations, forcé à devoir écouter puisqu'Haru s'est mis à côté de moi et que je ne peux pas fuir le regard presque amoureux de nos professeurs sur leur futur empereur. 

C'est assez bizarre de se dire que dans quelques années, il règnera sur tout ce monde mais bon ce n'est absolument pas mon problème tant qu'il me fiche la paix ! 

Après un charabia des plus ennuyants durant le proviseur répéta près d'une centaine de fois que nous devions lire le règlement intérieur qui fait, je rappelle, 437 pages, nous avons enfin été libérés. 

Du moins, je pensais enfin pouvoir être libéré de cet imbécile d'Haru mais un autre problème s'est rajouté 

Ryo : Kaori ! Je te cherche depuis tout à l'heure, pourquoi tu ne m'as pas attendu ce matin ? 

Haru : il voulait faire sa rentrée avec son meilleur ami, pas besoin de la présence de son grand frère pour savourer le lycée tu sais...

Je lâche un soupire en me rendant compte qu'entre ces deux-là, je risque de chopper une migraine dans les prochaines secondes 

Moi : je ne t'ai pas attendu parce que tu es toujours en retard et Haru je t'en supplie fais en sorte que des neurones apparaissent dans ta cervelle 

Haru : oui oui allez viens on va voir nos classes 

Encore une fois, il attrape mon poignet sous le regard désapprobateur de mon frère et me tire vers le tableau où les gens s'écartaient légèrement pour laisser la place à leur idole qui ne mérite en aucun cas toute leur admiration. 

C'est vrai quoi, s'il doit gérer le pays aussi bien que notre pseudo-amitié, je peux vous dire qu'on est mal, très très mal. 

Je doute que voler les écouteurs d'un ministre passe aussi bien que quand il a volé les miens sous prétexte que je n'écoutais pas ce qu'il disait. 

En même temps, qui peut résister à l'envie d'écouter sa playlist en regardant le paysage défilé depuis le bus. 

Et d'ailleurs, il faudrait vraiment qu'il arrête de me suivre partout, il va même jusqu'à prendre le même bus que moi alors que je parie que des centaines de gens pourraient se battre pour devenir son chauffeur ne serait-ce qu'une seule fois. 

Je ne veux pas dire mais depuis tout à l'heure tu n'as pas fais 3 mots que t'as déjà un truc à dire sur lui. 

C'est normal, je n'ai rien d'autre à raconter et puis tu sais aussi bien que moi que je n'aime pas Haru. 

Tu ne sais même pas ce que c'est que d'aimer. 

Même si je le savais, je ne pourrais jamais faire une chose pareille, je ne suis pas fou pour aimer un type aussi bizarre que lui. 

Oui oui, si tu le dis mais ne viens pas te plaindre s'il trouve son âme soeur 

Pourquoi je me plaindrais et puis y a tellement peu de chance qu'il la trouve que je serais juste heureux de me débarrasser de lui de cette manière... 


Aime-moi autant que je te haisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant