Aime-moi autant que je te hais

Chapitre 8

Point de vue d'Haru

Quelques jours se sont écoulés depuis qu'il a fait un tour au commissariat. Il ne m'a toujours pas dit comment il avait atterri là-bas mais je crois connaître le fameux poteau qui lui a fracassé le visage ce soir-là. 

Je n'ai jamais apprécié Ryo de toute façon, et encore moins depuis que je le vois Kaori dans cet état. Il a toujours eu un côté sournois et vicieux qui me dérangeait et l'idée qu'il puisse vivre avec Kaori me répugne encore plus. 

Je n'ai rien changé à mes habitudes, je viens toujours devant chez lui le matin pour qu'on prenne le bus ensemble puisqu'il refuse de faire le chemin avec moi sinon. 

Mais contrairement aux centaines de matin du genre, en ce moment il semble particulièrement bizarre. 

Et aujourd'hui semble être aussi un de ses jours où il a définitivement un problème puisqu'en me voyant, il ne fait pas semblant de soupirer pour me montrer que je l'agace et cela même lorsque j'attrape son poignet pour le tirer dans le bus. 

Moi : mettons-nous au fond, il y a des places près de la fenêtre

Kaori : mh si tu veux

Le regard vide, il appuie sa tête contre la vitre et ne met même pas ses écouteurs, c'est vrai que je lui retire tout le temps mais il a toujours prit soin de les mettre quand même comme s'il gardait espoir que je ne lui enlève pas. 

Et toutes nos journées sont comme cela, il me parle encore moins qu'avant et se contente de faire ce que j'ai l'habitude de lui dire de faire, sans parler de sa récente obsession pour les phéromones. 

Je sais bien qu'il se passe quelque chose de douteux chez lui mais je refuse d'agir tant qu'il ne me le demande pas. 

Je ne peux pas le trahir et aggraver ses problèmes mais je me suis promis qu'à la moindre trace d'une quelconque violence sur lui, je ne serais pas aussi tolérant et n'hésiterai pas à dénoncer sa famille  

Et cela, quitte à me mettre mon père à dos, je ne compte pas lui lécher les bottes pour devenir empereur de toute façon, en réalité ça ne m'a jamais intéressé. 

Mais encore plus depuis que je traîne avec Kaori qui lui profite de la vie sans prendre en compte le fait que son père soit le chef d'une des provinces les plus puissantes. 

Je sais bien que de ne rien faire n'est sûrement pas la meilleure des solutions mais il faut absolument que Kaori m'en parle sinon je ne serais jamais sûr de faire le bon choix et je préfère ne rien faire que de rendre sa vie encore plus dure, aussi frustrant que celui puisse être. 

Le cours a commencé depuis quelques minutes déjà lorsque notre proviseur entre dans notre classe. 

Proviseur : je suis désolé d'interrompre votre cours mais je viens d'apprendre que les résultats de vos test viennent d'arriver, nous allons vous les donner dans le gymnase. 

Les quelques imbéciles que je ne connais même pas et qui me servent de camarades se mettent à sautiller un peu partout tandis que j'espère encore être un simple bêta. 

Je me tourne vers Kaori qui, lui, semble encore une fois complètement ailleurs comme si son second genre lui était égal. 

Je sais bien qu'il est sûr d'être un bêta mais ce n'est pas si mal d'être un alpha et vu son physique et son caractère, il pourrait très bien en être un. 

Moi : tu viens Kaori ? 

Kaori : oui oui j'arrive 

Il range doucement ses affaires et on rejoint le reste de notre classe pour aller dans le gymnase.