Chapitre 19

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Je vous avoue que j'ai envie de rester dans mon lit à attendre que les secondes passent, me laissant presque mourir sur ce fichu matelas mais il semblerait que les responsabilités qui font de moi un être pas totalement invisible m'ont rattrapé. 

J'ai longtemps voulu tout foutre en l'air et laisser en plan tous ces gens que je dois rencontrer mais si je le faisais je perdrais la seule chose qui m'anime, et je préfère largement me réveiller à 6h et travailler dur tous les jours que d'être une personne vide. 

Je ne les blâme pas au contraire, c'est certainement l'une de mes plus grandes peurs avec le noir. Je sais on dirait une peut enfantine mais ça n'a rien de marrant. 

Je n'ai pas peur qu'un monstre m'attrape parce que le monstre c'est moi. Dés que la lumière s'éteint, j'ai l'impression d'être observé comme si j'allais me faire attraper par quelqu'un. 

Mais à chaque fois que j'y pense, je me dis que le pire serait que je me fasse attraper par moi ou du moins par ce qui pourrit au fond de moi dans une cage que j'ai prit le soin de scellé à triple tours. 

C'est drôle d'avoir peur des sentiments, après tout c'est ce qui nous rend plus humain, mais pour moi c'est ce qui m'éloigne de l'humanité.

Ce genre de pensées ne mènent à rien de toute façon, si ce n'est à une angoisse insupportable qui me donne l'impression d'étouffer à chaque bouffée d'air. 

J'enfile ma chemise blanche que je galère comme toujours à boutonner. Mon dressing ne contient que des vêtements du genre pour le travail et des sweats pour les rares moments de détente. 

Enfin, il y a bien cette petite boîte que je garde au fond pour que personne ne puisse me la voler. C'est la seule chose que mon père m'a offert de toute ma vie mais ce n'est pas cela qui la rend aussi incroyable à mes yeux. 

Mon père me l'avait offert lorsque je venais de réussir ma première mission auprès de l'empereur en tant que diplomate. J'avais réussi à mener des négociations assez épineuses avec un alpha assez imbu de lui-même. 

À mon retour, j'avais ainsi eu le droit à ce bracelet que l'on porte au bras, façonné d'une multitudes de pièces aussi rares que fragiles, le rendant plus beaux que tous ceux que j'avais pu voir dans ma vie. 

Au delà de sa beauté et de ses pierres précieuses, c'était surtout le symbole de la paix, d'une paix que j'avais crée et pour cela, c'est certainement la chose à laquelle je tiens le plus au monde. 

Je crois bien que je n'ai rien reçu qui m'ait tant rendu fier et heureux, et je peux vous dire que j'en avais énormément besoin. 

J'enfile ma veste en prenant soin de prendre mon parapluie pour me protéger, on est quand même dans une période assez chaude alors ce genre de pluie n'est pas du tout rafraîchissante mais ce n'est pas grave. 

Je traverse les rues en me pressant légèrement, non pas qu'être mouillé me gêne mais j'ai vite envie d'être à l'abris. 

(NDA : je vous vois bande de coquins)

C'est vrai que certains aiment beaucoup la pluie et d'autres uniquement quand ils vont mal. On parle d'elle comme si elle était le miroir de nos coeurs voir même de nos vies. 

Mais je ne pense pas que ce soit le cas, après tout si cela traduisait l'état de mon âme, je pense même qu'une tornade ne suffirait pas.. 

En réalité, je trouve juste que ça pue la pluie, sérieux les gens qui parlent de l'odeur fraîche de la pluie sont complètement fous, ça sent juste la boue et la mauvaise herbe. 

Encore une fois, je ne comprends pas non plus ceux qui aiment l'odeur des fleurs, j'en ai souvent offert mais seulement pour la symbolique qui n'a à mes yeux aucun sens. 

Aime-moi autant que je te haisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant