Chapitre 41

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Point de vue d'Haru 

Le lendemain de son anniversaire, nous avons décidé de reprendre la route vers la cinquième et dernière province n'ayant pas encore signée le traité. 

Kaori ayant utilisé son statut pour signer à la place de son père, je sens la fin de cette mission approcher à grand pas et je n'aime pas du tout cela. 

C'est vrai que marcher des journées entières, manger des repas écoeurants et dormir à la belle étoile ne sont pas des choses qui vont me manquer mais c'est à travers cette mission que j'ai retrouvé mon Kaori. 

Je sais bien que malgré tout ce qu'on a vécu ces dernières semaines, à notre retour il pourrait très bien tout ignorer comme il l'a déjà fait. 

Je serais couronné empereur tandis qu'il redeviendra le diplomate très occupé qu'il a toujours été. 

Il voyagera chaque semaine tandis que je prierai pour le voir durant les cérémonies auxquelles il refuse d'assister. 

Et tout ce qu'on s'est dit, tout ce qu'on a vécu ensemble disparaîtra avec ce traité. 

Je ne sais même pas si j'ai vraiment envie de rentrer, après tout la seule raison pour laquelle j'ai accepté d'être empereur c'est pour m'assurer de ne plus jamais le perdre alors à quoi bon rentrer ? 

Mais je ne peux pas tout lâcher et encore moins lui demander de faire de même. 

Et puis en toute honnêteté, je pense que même si je le suppliais à genoux, il ne quitterai jamais son travail pour moi. 

C'est sa seule et unique liberté, l'exploit de toute sa vie et la seule chose qui lui donne envie de rester vivant.

Je ne peux pas lui demander d'abandonner cela pour moi mais une partie de moi, sûrement la plus égoïste, rêve de pouvoir lui proposer. 

On vivrait que tous les deux au jour le jour comme on l'a fait ces dernières semaines mais sans jamais avoir à se soucier de politique ou d'autres problèmes ennuyants. 

Il n'y aurait que nous. 

En le sentant bouger dans mes bras tout en marmonnant quelques choses dans son sommeil, je ne peux m'empêcher de contempler ce visage qui me fait perdre toute ma raison. 

Je glisse mes bras autour de sa taille pour l'approcher encore plus près de moi et tente de m'endormir en humant l'odeur divine qui s'échappe de son corps. 

Bordel, quand est-ce que tout ça a commencé ? 

Quand tu dis "tout ça", je suppose que tu parles de l'espèce de cataclysme qu'il y a dans tout ton corps 

Point de vue de Kaori 

Après une bonne semaine de marche, on a fini par arriver aux frontières de la dernière province. 

J'ai passé mon temps à trouver la moindre faille qui pourrait pousser leur chef à nous écouter mais je n'ai rien trouvé même en fouillant dans les archives les plus secrètes et les plus anciennes. 

Je dois bien dire que j'ai peur d'échouer devant un défi tel que celui-ci mais, pour une fois, ça ne m'angoisse pas.

Après tout, grâce à cette mission j'ai pu retrouver Haru et même si on ne s'est toujours pas décidé à mettre de mot sur notre relation, j'aime ce qui nous lie. 

Aime-moi autant que je te haisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant