Chapitre 42 : AMANDA

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Quand je termine ma journée au garage, je retourne au club pour prévenir mon père que je rentre à l'hôtel et en chemin, je croise Purple et son regard noir.

- C'est quoi ton problème ?

- Rien. Mais, j'aurais honte à ta place.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Brain, c'est battu avec Ice et selon les autres filles, ce serait ta faute.

Je ne cherche même pas à lui répondre et grimpe les trois étages à toute vitesse. J'entre dans l'appartement de Brain sans frapper et le trouve assis dans son canapé, la tête posés sur le dossier et fixant le plafond. Il ne réagit même pas au fait que je sois entré sans frapper. Je vais doucement le rejoindre et m'assois à côté de lui, laissant une certaine distance au cas où il s'énerverait. Je vois sa main enfler et rougis probablement dû au coup qu'il a porté à son Président. Je vais dans sa cuisine, ouvre le congélateur et y trouve un sachet de glaçons, je retourne m'installer auprès de lui. Je lui prends la main, la pose sur mon genou et y dépose le sachet de glaçons que j'ai entouré d'un torchon. Il ne bouge toujours pas et ne dit toujours rien.

- As-tu mal autre part ?

- Non, il ne m'a pas touché.

- Alors, pourquoi l'as-tu frappé ?

- Il te veut pour lui.

- Mais c'est n'importe quoi et tu le sais. Chéri regarde-moi !

- Il veut te voler à moi.

- D'abord souviens-toi que je ne suis pas un objet, ensuite, je lui ai dit que j'étais avec toi et je lui ai dit de m'oublier. Brain, je ne veux pas que tu entres dans son jeu si tu le défis ou si tu te rebats avec lui, il aura gagné. Toi et moi nous allons vivre notre histoire sans se préoccuper de son avis. Je veux être heureuse et je le suis quand je suis dans tes bras, chéri.

- Alors, tu me pardonnes, pour tout à l'heure ?

- Je dois t'expliquer une chose pour que tu comprennes. J'avais 13 ans et j'étais en foyer à cette période. Un jour une de mes camarades de chambre à briser une vitre pour essayer de s'échapper, mais quand le surveillant est arrivé, il m'a vue près de la fenêtre. Je m'étais levé pour ramasser les morceaux de verre pour tenter qu'elle ne se fasse pas disputer, je pensais qu'en nettoyant, elle aurait moins de problèmes. Mais, quand le surveillant nous a demandé ce qu'il c'était passer, elle a dit que je voulais m'enfuir et que j'avais brisé la vitre. Il m'a attrapé violemment par le bras, j'ai eu des marques pendant deux jours. Encore aujourd'hui, je peine à ce que l'on me tienne de cette manière. Il y avait une chambre au sous-sol où il plaçait les enfants avec des troubles mentaux ou avec des comportements difficiles. Il m'y a enfermé trois jours, les pièces n'avaient qu'une minuscule fenêtre à barreaux que l'on ne pouvait pas ouvrir. J'entendais hurler les autres enfants jours et nuits, j'avais beau leur expliquer en collant la bouche sur la porte pour qu'il m'entende, mais ils ne m'ont pas crû. J'ai pleuré pendant trois jours et personne n'a pris la peine de m'écouter. Quand je suis sortie de cette « chambre de mise en sureté » comme il l'appelait, j'ai été conduite au psy. Il m'a répété encore et encore qu'en mentent, j'aggravais mon cas et que je risquais de redescendre alors, j'ai dit que c'était moi et j'ai eu des corvées à faire pendant un mois. Depuis je me suis promis que dès que je sortirai de cet endroit, je ne mentirai plus jamais. Ça me pose parfois problème, mais c'est plus fort que moi, je n'y arrive pas et quand quelqu'un met en doute ma sincérité ça me renvoie directement là-bas.

Une fois ma tirade terminée entre deux trémolos, il me prend sur ses genoux, pose sa tête dans mon cou et me murmure ce que je voulais entendre depuis tout à l'heure.

Fallen Angels « La voie du cœur »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant