SOFIA TALL

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Même si je le voulais, je ne pourrais pas être en colère contre Linguère, sa vie n'a pas toujours été facile et depuis elle n'a plus été la même. Ce salaud de Nasir.

Je démarre ma voiture et pars à la recherche de Karim. Je sais déjà où il se cache alors j'y fonce directement.

       Arrivée, je rentre dans le bar, il est bondé. Certains chantaient ou dansaient d'une façon aliénée, d'autres étaient trop occupés à régurgiter l'excès d'alcool dans leurs corps. Je manque de me faire vomir dessus par un homme qui s'excuse gauchement. Je déteste cet endroit.
       Je trouve Karim assis au comptoir, un verre de whisky dans une main et un joint dans  l'autre. Je lui met une tape à l'arrière de la tête avant de prendre le joint de la main.

          — Mais putain, tu fous quoi ? s'écrit-il en se retournant.

          — Surveille ton putain de langage sale petite raclure, mais qui t'as appris à parler comme ça ? criais-je dépitée.

          — Toi, dit-il d'un ton l'as.

          — En plus il est insolent le petit, dis-je en lui remettant une tape.

          — Pourquoi t'es là maman ? me demande-t-il visiblement agacé.

          — Comment ça pourquoi je suis là ! Je vais te ramener à la maison près de ta soeur où est ta place, lui dis-je.

          — Près de ma sœur, rit-il, j'ai aucune envie de côtoyer cette folle et Linguère peut engager des acteurs pour jouer à la famille parfaite, je suis sûr qu'elle ne voudrait pas que l'on me voit près d'elle dans cet état.

          — Tu devrais arrêter de prendre ces choses là alors !

— Pour la reine ? demande-t-il en arquant son sourcil.

— Je ne parle ni de ta mère ni de ces commères, on s'en fout ce que le monde peut penser, moi je parle de toi, de ta santé, de ton bonheur Karim.

— Je me sens plus heureux ici qu'à la maison, me confie-t-il.

Je lève les yeux et observe l'endroit où nous nous trouvons. C'est un bar très modeste qui vend de l'alcool sûrement bon marché.

— Pourquoi tu aimes tant cet endroit ? Tu es plein aux as, tu pourrais aller dans des bars de luxe ! lui lançais-je curieuse.

— Personne ne me juge ici, je suis en paix, dit-il simplement.

Ce petit à juste besoin que l'on le comprenne. Il veut se sentir aimé mais n'a pas eu la chance d'être né dans une famille normal. Il souffre, je le sens.

— Jamais je ne te jugerai Karim, et tu le sais, lui confiais-je en posant ma main sur la sienne.

— Oui je sais, maman et t'es bien la seule, souffle-t-il en la retirant.

— Bon lève-toi, on rentre, lui ordonnais-je en me levant.

— Hors de question que j'y aille, me raille-t-il.

Je m'approche de et lui tire les oreilles pour qu'il se lève et malgré sa grande taille je ne le lâche pas.

— Écoute-moi bien sale petit enfoiré de pourri gâté de merde, je ne suis pas ota mère qui te laisse faire ce que tu veux et essuie ta merde derrière toi, moi je te défonce alors tu vas me suivre gentiment c'est clair ?

— Aïe aïe aïe, oui c'est clair maintenant lâche-moi.

— J'aime mieux ça, tu veux manger quelque chose avant qu'on rentre ?

LINGUÈREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant