Quatre ans.
Quatre longues années que je n'ai pas eu de nouvelle de ma famille. Les seules fois que j'entendais parler d'eux, c'était à travers les magazines peoples. Mais maintenant je suis de retour pour de bon.Même si je suis arrivé au Sénégal depuis trois jours, je suis resté caché pour être sûr de ne pas être suivi.
Je me tiens devant le portail de la maison, elle n'a pas changé d'un poil. Toujours aussi démesurément grande. Je sonne. Plusieurs voix me parviennent de la maison et j'ai remarqué plusieurs voitures garées devant la maison.
Une jeune femme en uniforme m'ouvre et souriant poliment. Elle me fixe un moment puis elle baisse les yeux visiblement gênée.
— Bonsoir monsieur, vous êtes un ami de mademoiselle Fatima ? me demande-t-elle.
— Oui est-ce qu'elle est là ? demandais-je simplement.
Elle ne me réponds pas tout de suite et me fixe. C'est à se demander si elle va bien. Je secoue ma main devant ses yeux pour qu'elle se reprenne.
— Ah... euh... oui bien sûr, veuillez me suivre, balbutie-t-elle en me laissant entrer.
Je la suis docilement jusqu'au grand salon où il y avait environ une trentaine de personnes qui mangeaient et discutaient à voix basse. L'employée se tourne vers moi et dit:
— Veuillez prendre place, je vais aller chercher la demoiselle.
Je hoche la tête et m'avance vers le salon, les murmures se turent soudainement, je balaye la pièce des yeux essayant de repérer un visage familier.
— BORDEL !
Je me retourne vers la voix que je reconnaîtrai entre mille. Une petite femme fonce vers moi.
— Maman, souriais-je en la voyant arriver.
Elle m'enlace fort dans ses bras puis se met à me palper. Elle me touche le visage semblant chercher quelque chose.
— Amath, c'est vraiment toi ?
Je souris à son expression, elle me regardait comme si elle avait vu un revenant et c'était normal. Puis elle se détache soudainement de moi.
— Sale petit merdeux, je peux savoir où est-ce que tu étais pendant toutes ces putains de longues années ? me demande-t-elle faisant mine d'être en colère.
— Tu n'as vraiment pas changé, toujours aussi belle et jeune, la complimentais-je.
— Me complimenter ne fera pas pardonner.
— Je sais.
Elle me regarde quelques instants puis touche la cicatrice qui longe ma joue jusqu'à mon menton, je tressaillis et ferme involontairement les yeux.
— Tu as dû vivre un enfer là bas mon pauvre chéri, se souffle-t-elle le regard plein de compassion.
Je reste muet à sa remarque, que puis-je dire, elle a raison, et cet enfer est devenue ma réalité.
— Où est la reine ? lui demandais-je en changeant de sujet.
— Avec ta sœur dans son bureau.
— D'accord, dis-je en me dirigeant vers les escaliers.
— Tu vas prendre cher, me lance-t-elle en riant.
Je monte les escaliers sous le regard curieux des invités, la maison avait un peu changé, tout était en marbre nuancé de noir, blanc et gris. Ma mère a toujours adoré quand c'est terne et classe.
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RandomLa plus grosse erreur qu'une femme puisse faire est de tout abandonner pour un homme. Malheureusement, c'est ce que j'ai fait et j'en ai payé le prix fort. Pourtant, je l'ai aimé d'un amour pur et sincère. Ce monde d'hommes a été sans pitié avec mo...