KHADIJA SARR

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          — Je t'enverrai un mail de tous les contrats de travail et les profils détaillés des employés, me dit Sada, ma nouvelle secrétaire.

          — Merci Sada, tu me sauves la vie, lui souriais-je.

          — Tout ce que voudra ma patronne, me dit-elle en s'inclinant.

    Sada est vite devenue mon alliée dans ce milieu impitoyable. Elle a mon âge et une personne incroyablement sympathique et bavarde mais sa beauté intérieure coïncide parfaitement avec sa beauté intérieure.

          — Continue comme ça et tu auras une augmentation, riais-je.

          — Ne me fais pas rêver way.

          — Promis, levais-je la main feignant un serment, bon allons déjeuner parce que là je pourrais manger une girafe.

          — Eh bien il y a un resto dans le coin où tous les employés vont, je ne sais pas si cela t'ira.

          — Bien sûr, je te l'ai dit considère moi comme une amie et pas comme ta patronne, tant que c'est de la bonne bouffe ça me va, lui dis-je en prenant mon sac.

      Nous sortons de mon bureau, il doit être treize heures, les locaux sont presque vides, je passe devant le bureau d'Amath et aperçois sa silhouette et celle d'une autre personne, sûrement son assistante. Amath est devenu un vrai tirant dans l'entreprise en seulement une semaine, on dirait qu'il terrorise les employés encore plus que Linguère. Sada m'a dit que tout le monde l'appelait le prince cruel, ce qui est tout mon contraire, je me suis liée d'amitié avec la plupart des employés, je préfère cela que l'on me craigne.
       Nous arrivons dans un restaurant simple et très accueillant, Sada a raison, je reconnais quelques têtes de l'entreprise dans la foulée.
       Nous traversons les tables en saluant les gens qui me répondent avec entrain et sympathique.

          — C'est une première que les employés aime leur boss dans cette entreprise, dit Sada.

          — C'était dur à ce point ? lui demandais-je.

          — Pas "c'était" c'est dur à ce point, le fils est encore pire que la mère, je prie même pour que la reine revienne, tout le monde a carrément peur de lui enfin tout le monde sauf elle, dit-elle en désignant Léa, l'assistante d'Amath, à croire qu'ils sortent ensemble. En vrai, je ne lui en voudrais pas, cette homme est le désir en personne.

       Je ris en la regardant fantasmer sur le corps de mon futur mari. Mais à quoi bon d'être si beau à l'extérieur pour être si laid à l'intérieur.

          — Bonjour Khadija, dit la personne qui vient se tenir devant nous.

     Khalil, un des cadres de l'entreprise accompagné de trois de ses collègues, un homme et deux femmes.

          — Ah Bonjour Khalil, vous voulez vous joindre à nous ? dis-je en leur souriant poliment.

   Sada regarde Khalil d'un air mauvais avant de pousser sa chaise pour leurs laisser plus de place.

          — Je te présente mes amis et collègues Adja, Rose et Afsal, reprend Khalil.

          — Enchantée, Khadija Sarr, Directrice des ressources humaines.

        Les trois écarquillent les yeux, je les regarde d'un air interrogateur.

          — Ah désolée, nous sommes un peu surpris de voir une haute pointure de l'entreprise aussi humble et entendre les gens vous appeler par votre prénom est encore plus irréel, dit la dite Rose.

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