NARRATEUR EXTERNE

3.3K 517 19
                                    



Ali passe la bouteille de sel d'ammoniac sous le nez de l'homme attaché à une chaise. Celui-ci se meut, grimaçant avant d'ouvrir difficilement les yeux malgré son intense mal de tête.

— Je te l'avais, tu l'as frappé trop fort, entend l'homme, la vision floue.

— J'ai accepté d'être à tes ordres parce qu'Amath le veut, sinon tu aurais une vue imprenable sur ses entrailles en ce moment même, dit une voix féminine.

Sa vue s'éclaircit de plus en plus.

— Ah, il est réveillé, dit Ali. Je ne veux pas t'entendre le menacer tant que je ne t'ai pas donner l'ordre ok ?... Leylani !

— Ok, je ne ferai rien l'agent.

L'homme regarde Ali s'assoir devant lui avant de remarquer ses mains liées à la chaise. Pris de peur, il gigote, essayant de ses défaire de ses liens.

— Mais qu'est-ce qui se passe ?! Vous savez qui je suis ?!

— Monsieur Moulaye Ndaw, premier ministre du Sénégal, je sais qui vous êtes et c'est pour ça que vous êtes ici devant moi, dit Ali.

— Qui êtes-vous ?! Que me voulez-vous ?! demande Moulaye dissimulant son affolement.

— Je me nomme Ali Dia, matricule 260 840 de l'Armée Nationale, après mon service militaire, j'ai été recruté par les services secrets du palais pour me charger d'une équipe spéciale sous les ordres du président qui a précédé le Président Abdel Sarr. Mon équipe et moi étions chargés d'enquêter sur Le Cercle et cette organisation a fini par décimer la quasi-totalité de mon équipe. Depuis peu, un nouveau groupe non gouvernemental a été formé pour nous débarrasser d'un des dirigeants qui siège ici, dans le territoire sénégalais. En ce moment même, il séquestre la fille de feu Abdel Sarr et un enfant et nous avons besoin de votre aide pour les retrouver.

Moulaye les regarde incrédule avant de rire, un rire moqueur.

— Et tu penses qu'avec ton discours je vais t'aider et mettre en péril ma place de dirigeant ? dit-il.

— C'est ça le problème monsieur le ministre, Nasir Mbaye ne fait plus partie du Cercle, tout ce qu'il vous a dit c'est pour se servir de vous, répond Ali.

— Non c'est faux, c'est grâce à lui que je suis devenu premier ministre, dit Moulaye, perplexe.

— Tout ce que je viens de vous dire est la pure vérité, et je vous l'ai dit parce qu'il faut nous débarrasser de tous ces corrompus dans le gouvernement mais comme je vous l'ai dit nous aurons besoin de votre aide.

Moulaye semble réfléchir un instant, scrutant Ali.

          — Ali Dia, j'ai entendu parlé de toi, un agent brave avec un sens beaucoup trop aigu de la justice et de l'honneur. Après que ton équipe ait été décimé, tu as été rétrogradé, un ordre direct d'Abdel pour que tu ne fouines pas dans ses affaires, après cela tu as démissionné sûrement indigné par cette injustice. Ce que je veux dire c'est que tu ne me feras aucun mal parce que tu es de ceux qui pensent que la loi résout tout alors quel est ton moyen de pression ?

          — Je suis en train de vous dire que des gens sont en danger, des innocents dont des enfants se font enlever, violer et tuer par Nasir et que vous pouvez nous aider à l'arrêter ! s'offusque Ali.

          — Et moi je suis en train de te dire que j'en ai rien à foutre, je touche une commission à chaque enlèvement alors Nasir ne serait pas le seul qui perdrait si tout ça venait à s'arrêter. En plus, j'ai le droit de goûter à la chair fraîche gratis alors je ne vais pas faire la fine bouche, ricane Moulaye.

LINGUÈREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant