Des fois je me demande si Dieu voit les gens comme nous, les pauvres, les démunis, les malchanceux. Tant de mots pour définir une seule souffrance.
En deux semaines, j'ai perdu le peu que j'avais, mon seul crime: me battre pour les gens que j'aime. Cette satanée Linguère.
Je me suis fait virer de mon travail. Ce job me permettait de payer la scolarité de ma sœur et les médicaments de ma tante. Maintenant je n'ai plus rien.
C'est comme cela que finissent ceux qui s'en prennent aux gens de la Haute.
La circulation est plutôt dégagée pour un samedi après-midi. Je marche depuis l'aube, à la recherche d'un travail mais rien. Tout Soumbédioune me refusait.Je vais chez ma meilleure amie, désespérée.
Lorsque je passe dans mon quartier, tout le monde saluait gaiement, ce quartier est ma famille, il m'a vu naître, grandir et m'épanouir, c'est tout ce que j'ai alors je me battrai jusqu'à ma mort pour lui.
Je pénètre dans l'appartement de ma meilleure amie. Je ne me pose même plus la question d'où elle sort son argent. J'entre dans la chambre et la voit assise devant sa coiffeuse en train de s'apprêter.
Nous avons grandi ensemble, Ava a été toujours là pour moi, dans les bons et les mauvais moments, même si nous n'avons pas les mêmes réalités. J'ai toujours été la fille impliquée, passionnée, voulant aider, elle, elle est toujours distante, froide, qui s'occupe que de ses affaires. C'est ce côté mystérieux qui met tous les hommes de Soumbédioune à ses pieds. Son teint très clair, ses traits fins, ses yeux marrons clairs et ses formes généreuses faisaient d'elle la femme la plus prisée de la ville.— Alors ? me demande ma meilleure me voyant m'affaler sur son lit.
— Rien, c'est à croire que tout Soumbédioune s'est passé le mot de ne pas embaucher Salma, ironisais-je.
— Tu t'attendais à quoi après t'en être prise aux gens de la Haute, et encore pire à la grande Linguère ! me dit Ava en se pomponnant.
Je me redresse et la regarde à travers le miroir de la coiffeuse.
— Tu crois que c'est elle ? lui demandais-je, pensive.
— Bien sûr que c'est elle, tu sais ce qu'on dit, ceux qui s'en prennent à la Haute ne verront plus le soleil briller, me dit-elle.
— Cette femme est le diable en personne et ses enfants des suppôts de satan, dis-Je prise de colère.
— Des suppôts de satan diablement sexy, dit-elle en riant, ... quoi ? Je dis juste que je ne refuserai pas de porter leurs mini-démons s'ils me le demandaient, rajoute-t-elle en voyant ma mine sidérée.
Elle se lève et vient se mettre près de moi.
— Alors tu as réfléchi à ma proposition ? me demande-t-elle.
— Me frotter à des vieux de la Haute pour de l'argent ? Très peu pour moi, dis-je avec dédain sans m'en rendre compte.
— Tu sais il y'en a qui ne sont pas si aimés et si respectés comme tu l'es dans le quartier, mais ils font tout ce qu'ils peuvent pour s'en sortir, pas la peine de me traiter avec dédain alors que je ne voulais que t'aider à payer la scolarité de ta sœur, dit-elle en se levant, blessée.
— Ava, ce n'est pas ce que je voulais dire, tu sais très bien que je ne te jugerai jamais.
— Ce n'est pas l'impression que tu donnes.
— Je sais par quoi tu es passée alors crois moi, jamais je ne te jugerai.
Elle se rassoit à côté de moi et prend même mains dans les siennes.
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LINGUÈRE
RandomLa plus grosse erreur qu'une femme puisse faire est de tout abandonner pour un homme. Malheureusement, c'est ce que j'ai fait et j'en ai payé le prix fort. Pourtant, je l'ai aimé d'un amour pur et sincère. Ce monde d'hommes a été sans pitié avec mo...