NARRATEUR EXTERNE

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~Édition spéciale~

Le pays de la Téranga en deuil

Bonsoir chers téléspectateurs, nous interrompons nos programmes pour vous faire part d'une triste nouvelle.

Notre président aimé de tous, Son excellence Monsieur Abdel Sarr, a rendu l'âme.
Les causes de sa mort sont encore inconnues du public mais notre télévision s'engage à transmettre toute nouvelle information.

Le président de l'assemblée nationale, Monsieur Sadidou Fall, sera a l'antenne dans quelques instants pour une déclaration officielle.

Le Sénégal pleure cette perte et nous tenons à dire à madame Khadija Sarr Niane que les seize millions d'habitants que nous sommes vous présentons nos plus sincères condoléances.

La journaliste fond en larme.

Tout le Sénégal était scotché devant la télé, la surprise et la tristesse se lisant sur leur visage.
À leurs yeux, Abdel était un chef d'État irréprochable.

Dans le penthouse du plus grand immeuble de Dakar, un téléphone tombé sur le sol et une jeune femme, à terre, criait, elle criait à s'en briser les cordes vocals, elle criait, pleurant la mort de son père. Khadija ne ressentait plus les nombreuses plaies qui lacérait son corps, tout ce qu'elle ressentait était cette immense tristesse. Jihane la serrait dans ses bras, lui demandant ce qui se passait mais Khadija suffoquait.

   Amath, assis près du lit de Hamza, regardait son ami. Il se rappelait, à cet instant, de ce que la vieille Khoury lui avait dit mais il ne s'y résignait pas. Lui mieux que tous savait que rien n'était dans le marbre.

— Je t'interdis de mourir gamin, souffle Amath.

Son téléphone sonne, il décroche immédiatement.

— Ali.

— Ouais mec, où est Khadija ?! demande Ali d'un air précipité.

— Elle est rentrée, je vais veiller sur Hamza.

— Rentre tout de suite, Leylani va te relayer avec Hamza. Nous sommes en route.

— Qu'est-ce qui se passe ?!

— Abdel est mort.

Aussitôt dit, Amath s'élance sans réfléchir hors de la pièce. Il court vers sa voiture et conduit à toute allure. Il freine maladroitement devant son immeuble.

Lorsqu'il entre dans son appartement, il est alarmé par le silence. Jihane vient vers lui.

— Amath...

— Où est Khadija ?!

— En haut, elle...

Elle ne pût terminer sa phrase qu'Amath s'élance vers sa chambre. Il trouve sa femme allongée sur le lit, une couverture l'enveloppant. Il monte sur le lit et la prend dans ses bras. Le dos de sa femme est collé à son torse. Il sentait ses hoquets de douleur déchirer son âme.

LINGUÈREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant