NARRATEUR EXTERNE

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Tout Dakar est en alerte après la fusillade et les corps retrouvés en plein milieu de la rue et dans un appartement. Toute forme de spéculation commence à voir le jour, cela n'arrangeant pas Linguère, assise dans son bureau avec Abdel et Ablaye.
Le président éteint rageusement la télé et se tourne vers Linguère.

— Comme si on avait pas assez d'emmerdes comme ça, ton fils vient de nous foutre dans une merde encore plus noire, lance-t-Il.

Linguère lève les yeux vers lui, agacée.

— Tu es venu jusqu'ici avec tes dizaines de gardes pour me dire ça ?

— Je vais savoir ce que tu comptes faire, dit Abdel déstabilisé.

— Ce que TU vas faire.

— Moi ? Que veux tu que j'y fasses ?

— C'est ton pays, tes chaînes de télé, alors fais les taire, j'ai déjà à faire.

— Quelque chose de plus important que ces cinq cadavres ?

— Oui, beaucoup plus important, peut-être voudrais-tu que l'on échange de place, je me chargerai de buter quelques journalistes, d'en kidnapper d'autres et toi tu iras foutre le bordel au sein du Cercle, alors deal ?

Abdel recule face à cela, semblant se raviser.

— C'est ce que je pensais, entre nous celle qui a les couilles de le faire c'est moi, alors vas faire ton putain de boulot, crache Linguère.

Dès que Abdel sort du bureau, visiblement irrité, Linguère saisit un petit vase qui servait de décoration sur son bureau et le jette, le projectile se cogne à la porte et se brise provoquant un bruit sourd.

— Je vais le tuer, je dois le tuer, je ne veux plus jouer, je veux buter ce fils de pute, dit-elle se consumant de colère, mais avant ça je vais me faire un plaisir de lui renvoyer les membres son bouc émissaire dans plusieurs boîtes.

— J'attends vos ordres madame, dit Ablaye, bouillonnant de colère lui aussi mais ne laissant rien paraître.

Avant que Linguère ne puisse placer un mot, le téléphone de Linguère sonne, affichant numéro masqué.
Elle se lève furieusement et décroche sachant qui c'était.

— Je vais te tuer Nasir, où que tu sois, je te trouverai et je te buterai comme un putain de chien, crache-t-elle.

— Où sont passées tes manières ma reine ? Je te propose de te calmer pour qu'on discute comme des adultes,dit Wolf sur un ton joueur.

— Tu as tiré sur mon enfant, tu as essayé de tuer MON ENFANT.

— Techniquement ce n'est pas moi qui ai essayé de tuer ton fils et même si c'était moi j'aurai une bonne raison de le buter vu que ton petit merdeux a tué une de mes employés.

     Linguère reste silencieuse quelques secondes, essayant de déceler une once de mensonge dans sa voix.

          — Ton neuf mois est entré chez moi alors que je lui ai offert l'hospitalité, il vole une chose qui est à moi et tue une de mes précieuses femmes de ménages, soit reconnaissante que ton fils ne soit pas six pieds sous terre en ce moment même.

          — Que cherchait-il ?

          — Je te laisse le découvrir par toi même ma reine, ce sont tes enfants, qui suis-je pour t'apprendre des choses sur eux ? Une mère devrait tout savoir sur ses enfants.

LINGUÈREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant