KHADIJA

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Bonne lecture.
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      Linguère est en prison, Sofia est partie avec Mamie Louise, Karim est parti depuis avant hier, Fatima et Ablaye sont introuvables et mon père me bombarde d'appels.

Je me retrouve seule avec le diable dans cet immense manoir. Au moins, je ne dors plus dans la même chambre que lui.

Je sors de la maison et vais au travail.
Depuis hier, les journalistes envahissent la maison et l'entreprise.
    Je me faufile entre eux, essayant de ne pas les renverser.

     Dès que j'arrive à l'entreprise, impossible de me garer devant. Je suis donc obligée de me garer dans le garage sous terrain.

      Je prends l'ascenseur jusqu'à mon étage, je suis surprise de voir un nombre considérable de nos employés agglutinés devant mon bureau, Sada essayant de les calmer.

          — Calmez-vous, tout ceci n'est qu'un malentendu et de toute façon Linguère n'est plus la PDG, dit-elle.

          — Ils sont tous pareils, la preuve Monsieur Niane nous entend mais reste enfermé dans son bureau, dit l'un d'entre eux.

          — Oui et je suis sûre que quand la police viendra, ils vont nous impliquer, ils font toujours ça de toute façon, dit une autre.

         — Oui c'est vrai, on ne restera pas cette fois, on s'en va, disent-ils en chœur.

          — Que se passe-t-il ? demandais-je.

          — Madame Niane, nous voulons démissionner !

          — Je comprends votre frustration, vous vous sentez trahis... commençais-je.

          — Frustrés ? On a pas le temps pour être frustrés, on a peur c'est tout, dit un des techniciens de surface.

          — Ces informations ne sont que de fausses allégations contre notre entreprise, repris-je.

          — Fausses allégations ? Qui est myope ici Madame ? Je pourrais ne pas reconnaître ma propre mère mais la reine ! Je n'ai pas le courage de ne pas la reconnaître, reprend-il.

          — D'accord, je vous comprends mais ne vous sentez-vous pas lâches de fuir l'entreprise qui vous a tant donné ?

          — Madame Niane, nous tous ici vous respectons, vous êtes la plus gentille d'entre eux mais sauf votre respect je crois que voulez notre mort, je vais mourir d'une crise cardiaque si je reste ici.

    Il vient vers moi et me tend sa lettre de démission.

          — J'ai pris le temps de chercher sur le net la plus belle lettre de démission alors acceptez-le et libérez-nous rek nak.

     Je prends la lettre, les autres suivent. Une trentaine de lettres dans les mains, j'entre dans mon bureau. Je les balance sur mon bureau, s'assois et expire bruyamment.

          — Ça va ? me demande Sada.

          — Je ne sais même pas Sada, trop de choses se passent en même temps, dis-je en me tenant la tête.

          — J'imagine ! Une meurtrière comme belle mère c'est quelque chose deh. Tu vas rester là bas ?

          — Tu crois que j'ai le choix Sada ?

          — Je pourrais te dire de t'enfuir et de venir chez moi mais je ne suis pas suicidaire et toi non plus d'ailleurs. J'ai peur de ton mari.

LINGUÈREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant