LINGUÈRE

NARRATEUR EXTERNE

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Bonne lecture.
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Amath raccroche le téléphone, irrité.

          — Que se passe-t-il ? lui demande Khadija, allongée sur le lit derrière lui.

          — Linguère.

          — Je pense que tu devrais la laisser faire, elle est très têtue et obtient toujours ce qu'elle veut, tu tiens d'elle, lui sourit-elle.

D'un coup, son agacement s'estompe en voyant  le visage espiègle de Khadija. Il la regarde avec insistance, un léger rictus étirant ses lèvres. La voir allongée dans leur lit, dans leur appartement, l'emplit d'une sérénité agréable, d'espoir...

           — Quoi ? lui demande Khadija en voyant son regard insistant.

Amath s'approche d'elle avant de s'asseoir à ses côtés. Il lui prend délicatement la main.

          — Merci, dit-il.

          — Pourquoi ?

          — Pour tout Khadija, et... pour l'avoir sauvé, dit-il en faisant allusion à son fils.

Khadija pose sa main sur sa joue, le couvant d'un regard tendre.

          — Je ne faisais que ce que me dictait mon coeur Amath, je le referai encore et encore si l'occasion se représentait.

Amath hoche la tête. Il prend la main de Khadija posée sur sa joue et baise affectueusement la paume.

          — Tu lui as donné un nom ? demande Khadija.

          — Non, je n'en ai pas eu l'occasion, répond honteusement Amath en fuyant le regard réprobateur de Khadija.

          — Arrête de le fuir Amath, c'est ton fils, ton sang, il faut que tu t'occupes de lui.

          — Ok.

          — Maintenant.

          — Je ne peux pas, je dois aller m'occuper de ce salaud de Nasir pour lui faire payer ce qu'il t'a fait.

          — Non, j'en ai marre de toute cette violence et cette vengeance. C'est la vengeance qui a gâché nos vies, ne recommençons pas les mêmes erreurs.

          — Il vous a fait du mal Khadija, gronde Amath.

          — Mais nous allons bien maintenant, nous sommes là avec toi alors laisse tomber, nous avons perdu assez de temps à courir après le passé.

          — Alors épouse-moi, dit simplement.

          — Quoi ? demande Khadija, surprise.

Amath se gratte la tête, l'air gêné.

          — Je... Je n'aurai jamais dû te répudier chaton, tu es la femme que j'aime, tu es ma réalité alors épouse-moi cette fois parce que tu le veux et pas parce qu'on te force.

Khadija semble se noyer dans son regard amoureux. Une fois de plus, elle tombe amoureuse d'une nouvelle facette d'Amath, un homme doux, réservé et amoureux. Un homme qui l'emplit d'une quiétude, d'un espoir apaisant. Toutefois, toute joie a sa part d'ombre et Jihane était la leur.

          — Et Jihane ? demande Khadija. Ce n'est plus simplement Jihane, c'est la mère de ton enfant, je ne pas me battre contre ça.

          — Tu n'auras pas à te battre, Jihane est la mère de mon fils mais toi tu es ma raison de vivre, dit-il avant de se lever. Je lui ai fait signé des papiers de divorce et nous allons tout régler ce soir.