Chapitre 5: Mission suicide

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Pdv 009

Mes talons claquent sur le carrelage du Casino, je tuerais bien Morel en rentrant pour m'avoir forcé à porter des talons, je sens bien que dans à peine une heure je serais à pied-nu sur le sol. Pablo me tend le bras et je l'accepte à contre-cœur, moi qui espérer avoir au moins un compagnon de mission un minimum beau et intéressant, me voilà avec un vieux lourd, dans la cinquantaine, aussi gros que large et dont l'odeur qui s'échappe de sa bouche me donne envie de vomir, il n'a même pas l'air de porter un flingue cet abruti. Deux contre dix me paraissait impossible mais si en plus je suis en réalité seule. C'est sûr en rentrant Morel va m'entendre.

Nous marchons côte à côte dans la salle, en direction de la partie Casino, je croise de nombreuses femmes élégamment habillées et je suis contente d'avoir trouvé dans ma chambre cette magnifique robe noire, longue, serrée à la taille et beaucoup plus évasée vers le bas. La coupe de ma robe me permet de coincer mon arme dans mes bas et je remercie Morel pour cette si délicate attention. Je porte une perruque avec de très longs cheveux noirs, lisse et des lentilles vertes. Je n'ai jamais mis de lentilles et je trouve cela extrêmement désagréable, je ne suis pas sûre de réussir à me battre avec. Nous nous arrêtons devant une immense porte en chêne et deux hommes armés se tiennent devant celle-ci. Pablo nous présente et nous entrons, ce soir je m'appelle Madame Aya Lesmont et je suis avec mon cher frère Pablo Lesmont, il était hors de question que nous nous fassions passer pour un couple. J'entre derrière Pablo et découvre l'immensité des lieux, les murs sont teintés de gris ou de noir et une ambiance sombre nous accueil, des leds de couleurs différentes diffusent une lumière assez importante à travers la pièce et de nombreux jeux se trouvent devant nous. La salle est déjà bien remplie et j'inspecte les lieux du regard. Je sonde minutieusement chaque détail qui me parait utile, les porte de sorties, les toilettes. Quand Pablo nous emmène vers un couple je comprends alors qu'il était là seulement pour me faire entrer ici.

- Pablo ! s'exclame une dame de son âge, tu ne nous présente pas la jolie créature à tes côtés ?

- Voici Aya, ma sœur.

- Enchanté Aya, je suis Marie-Louise et voici mon conjoint Pascal.

Ce dernier me reluque trop peu discrètement pour que je ne m'en aperçoive pas. Pablo leur parle et je participe peu à la conversation. Je dois trouver l'homme à l'enveloppe devant la porte de toilettes, se trouvant juste en face de moi. Pour l'instant je ne vois personne.

Un homme baraqué passe à mes côtés, et je le vois sonder la pièce du regard, malgré sa discrétion je vois parfaitement l'arme se dessinant dans son dos.

Putain.

Putain de merde.

Je vais buter sérieusement Morel.

Je prétexte une envie pressante et me faufile vers les toilettes, je perçois discrètement autour de moi plusieurs hommes, tous très musclés et je comprends que les hommes d'Adam sont là, mais si ses hommes sont là ça signifie qu'il est là, soit lui soit Angelo et tous les deux connaissent mon visage. J'ouvre la porte de toilettes et entre dedans, je regarde mon reflet dans le miroir et malgré la supercherie, je vois que l'on peut reconnaitre mon nez, mes lèvres, tout.

Je vais me faire cramer.

Putain.

J'ai juste envie de lui briser les couilles à ce connard de boss. Je sors mon téléphone et lui envoi :

Moi : On annule bordel, je rentre, les hommes d'Adam sont dans la salle, ils me cherchent.

Morel : Si tu bouges et que tu rentres sans le contenu du coffre sache que dès que tu auras posé un pied en dehors de l'avion on te tirera une balle en pleine tête.

009Où les histoires vivent. Découvrez maintenant