Chapitre 60: Pertes et Blessures

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Pdv Adam

Assis sur le porche de la villa, c'est déjà la deuxième cigarette que je termine. Gabriel devrait déjà être là.

Si vous vous demandez comment il peut travailler avec nous, après avoir vu le mal que nous avons fait à Eve ?

J'ignore moi-même la réponse, je pense que sa colère contre nous est puissante, mais moindre face à celle pour Morel. Qui lui a brisé une seule chance de vivre une vie normale.

Alors le voilà dans nos troupes depuis qu'Eve n'est plus là, il ne la remplace pas. Personne ne la remplacera. Mais il a tout de même reçu une partie de l'enseignement de Morel, alors sa force et son intelligence ne nous est pas de refus dans cette période.

Trois jours nous séparent de l'attaque.

Soit ma mort, soit ma victoire, et l'empire de Morel sous mes pieds.

Ou se sera mon corps sous les pieds de Morel.

Cette histoire sera soit heureuse soit triste. Quoi qu'il en soit, il y aura des pertes, de la douleur, des larmes et des cris. La fin de cette guerre est obligatoire pour les camps, nous avons trop pris à Morel, mais Morel nous a trop prit aussi. Œil pour œil, dent pour dent.

C'est la voiture de Gabriel qui s'arrête précipitamment devant le bâtiment qui me sors de mes pensées, je me redresse et lui descends sont téléphone en haut-parleur. Je m'approche de lui et reconnais la voix de Lucas, il devait traiter avec des hommes au Mexique.

- Gabriel, putain, je te l'ai déjà dit ok, je ne peux pas faire plus vite. L'équipe ne sera pas rentrée tant que ces mexicains n'accepteront pas l'accord. Nous ne pouvons pas nous passer de cet arrangement. Sa sera sans nous Morel.

Gabriel lève ses yeux plissés de colère vers moi.

Je passe une main sur mon visage et souffle de désespoir.

- Très bien, dis-je à l'attention de Lucas, mais je veux cet accord signé, pas la peine de rentrer si vous ne l'avez pas.

Je lui fais signe de raccrocher et me précipite vers le coffre de la voiture. Les trois caisses d'armes sont présentes, je vérifie l'état, je ne doute pas de Gabriel, mais je voudrais éviter un nouveau traitre.

Les armes sont ok. Je referme le coffre et m'élance vers la maison, mais la voix de Gabriel me stoppe. Je pivote, lentement vers lui.

- Je-Avez-vous des nouvelles d'Eve, savez-vous où elle est, ou si Morel l'a...

Il ne finit pas sa phrase, je déglutis lourdement. S'il savait, il nous tuerait de ces mains, j'en suis sûr.

- Je me doute bien que vous l'avez pucé. Est-elle vivante au moins ?

Je me retourne et avance, je peine moi-même à mettre un pied devant l'autre. Je mont les marches et me stoppe devant la porte, la main sur la poignée.

Trouillard.

- Nous avons perdu sa trace il y a plus d'une semaine, c'est fini Gabriel.

Ces mots me donnent envie de vomir. Penser à cette traitre me révulse, mais la penser morte. C'est trop, trop pour moi. Elle m'a affaibli pour pouvoir atteindre le Milieu, elle a réussi. Elle m'a touché, droit dans le cœur. Elle m'a mis à genoux devant elle. Je me suis incliné.

Mais ça été les meilleurs mois de ma vie, elle a été le meilleur de ma vie.

J'ouvre la porte, et le gémissement de douleur de Gabriel me transperce le cœur, par ce que j'ai l'impression que je devrais ressenti la même chose. Mais je suis partagé entre ma colère et mon...mon putain de cœur. Que je pensais endormis, anesthésié, elle a réussi à le réveiller lui aussi.

Je suis dans la merde, elle me met dans la merde. Par ce que plus les jours passent, plus j'ai envie de la chercher, et surtout de la retrouver.

Je claque la porte derrière moi, et bouscule les hommes se trouvant sur mon passage, par ce que la colère me parcourt les veines, j'ai comme un trop plein de colère. J'ai besoin d'extérioriser, j'ai besoin de vider ma tête.

Mon esprit.

Il faut que-putain...

Angelo se trouve devant ma porte, accroupis au sol, ses yeux rouges me montre qu'il a pleuré.

Alors si Angelo pleure.

On est dans la merde.

Il se redresse en me voyant, je ne dis pas un mot et lui ouvre la porte de mon bureau. Nous entrons sans un mot, je me retourne pour fermer.

Je ferme la porte, j'enferme nos secrets, notre colère, notre peur. Je nous enferme.



Pdv Angelo

Quelques minutes avant*

J'attends son coup de fil avec impatience, à vrai dire nous avons beaucoup d'espoir pour l'équipe de Thomas, celle de Lucas est moins bien placée au Mexique, mais celle de Thomas en Colombie va sûrement nous rapporter un gros contrat. Si la Colombie nous fournit suffisamment en armes pour notre attaque, de nombreux problèmes devraient être réglés.

Je suis assis sur mon lit, mon téléphone en main.

Il a plus d'une heure de retard ce con. Il n'a jamais été très ponctuel aussi. Plus rien ne m'étonnera de sa part. Il est le plus étourdis et jouette de nous tous, si Jonas et Adam représente tout notre sérieux et tout notre côté technique, Lucas, Thomas et moi sommes le côté plus brut, plus fou, moins stressé.

Mais les horaires sont les horaires.

Que fait-il ?

Quand mon téléphone sonne je suis presque soulagé de voir le numéro de Thomas, mais ce n'est pas sa voix que j'entends, je ne sais même pas à qui elle appartient. Je ne veux pas le savoir.

- ...balles...abdomen...hôpital. Mort.

Mort.

Il est mort.

Encore un, Adam va être fou.

Merde, ce connard est mort.

009Où les histoires vivent. Découvrez maintenant