009

Chapitre 57: Réalité et Révélations

Pdv Adam

Je n'ai pas su la porter c'était au-dessus de mes forces, ça me paraissait impossible, insurmontable. Je n'ai pas su la mettre dans le coffre non plus, ça me paraissait inhumain, et même si elle ne mérite pas la banquette arrière de la voiture, je n'envisageais pas d'autre solution.

« Je t'aime »

Ça tourne dans ma tête et ça me terrifie, j'aurais voulu l'insulter, lui hurler de ne pas dire ça. Mais à vrai dire je le savais déjà, je le savais depuis longtemps. Mais puis-je la croire ? Puis-je croire un seul mot qui sort de cette bouche de menteuse ?

« Je t'aime »

Elle n'aurait jamais dû prononcer ces mots.

- J'ai entendu, ce qu'elle t'a dit Adam.

Je déglutis lourdement. Je relève les yeux dans le rétro, elle est allongée là, elle ne se réveille pas et tant mieux.

- Où tu l'emmènes ?

- Retour aux sources.

- Chez Morel, mais c'est stupide !

- Crois-moi, qu'en la voyant il ne fera rien d'autre que la tuer.

J'essaye de prendre une voix assurée pour éviter qu'Angelo se rende compte d'à quel point Eve me bouleverse. Cela me fait encore étrange de la nommer ainsi à vrai dire. Je ne suis même plus en colère, je suis juste triste. Déçu.

Elle m'a trahi, alors que je lui faisais confiance. Elle avait toute ma confiance. Tout mon...

Mon...

Je chasse ces idées stupides de ma tête et me reconcentre sur la route. Je saisis le téléphone d'Eve, celui qui lui servait à contacter Morel et l'appelle.

- 009 ? Où es-tu, je t'attends, tu dois me donner ton rapport final, cette fois-ci tu as assez traînée .

- Morel.

- Adam ?

- Apparemment tes agents ne sont pas assez performants.

- Putain, je l'entends envoyer voler quelque chose et hurler après quelqu'un, où est-elle ?

- Avec moi. Et dans deux minutes elle sera au pied du bar que tu as acheté hier. Dépêche-toi, elle n'en a plus pour longtemps.

- Fait chi...

Je raccroche avant d'entendre autre chose et balance le téléphone par la fenêtre. Je sais qu'il est géo localiser.

- Tu es sûr de toi ?

- Oui.

- Tu es sûr, tu ne penses pas qu'on pourrait...

Je stoppe d'un geste de main Angelo, je ne veux pas l'entendre, je ne veux pas qu'il me fasse changer d'avis. J'ai décidé qu'elle retournerait là-bas, elle dégage.

Par ce que, je ne veux pas me voiler la face. Je suis incapable de la tuer, et ça me rend fou.

J'entends des gémissements à l'arrière. Elle se réveille, et mon rythme cardiaque augmente aussi, mes poings se resserrent contre le volant. C'est automatique comme mon corps réagi au sien.

- Angelo ?

Sa voix semble cassée.

Angelo me regarde, comme pour savoir s'il peut lui répondre. Je détourne le regard et me concentre sur la route. Nous sommes arrivés dans une minute.