Chapitre 64: Eve et Adam

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Pdv Adam

« C'est mon poing qui part dans les côtes de l'homme qui me tenait, je parviens à prendre son arme, qui était la mienne soit dit en passant...et la balle finit dans son crâne qui s'effondre au sol, je tire dans l'homme qui tenait Angelo, j'avance vers la lourde porte, qui est verrouillée par le système automatique, j'entends un hurlement d'Eve. Et ma colère prend le dessus, je tape, tape, encore et encore contre la porte. Je suis sûr que mes phalanges ont dû se briser tant je tape fort. Je sens qu'on me tire en arrière, mais je ne bouge pas d'un poil, j'essaye d'ouvrir cette porte, comme je le peux.

-        Je t'aime putain Ève, dis-je en entendant derrière la porte l'effondrement d'un corps puis d'un autre, je laisse une larme couler sur la joue, une seule.
- Il faut se barrer, tout va exploser Adam.

Jonas et Angelo me tirent, je les entends me dire qu'on ne peut plus rien faire.

Je cris, mais elle ne me répond pas.

- Eve! Eve. Pardon, je suis tellement tellement désolé Eve...Je t'aime.

Les gars sont obligés de s'y mettre à deux pour tenter de me faire bouger, mais jamais ma force n'a été aussi puissante. J'ai l'impression que la porte va bientôt céder, le verrou va s'ouvrir, je le sens.

Mais on m'empêche de taper, je tourne le visage pour voir au moins cinq de mes hommes en plus de Jonas et Angelo, ils me tirent, et je ne fais pas le poids contre autant de monde. Je donne des coups de coude. Mais ils arrivent à me tirer et mes yeux ont le temps de s'écarquiller en voyant la seringue de Jonas se planter dans ma veine, et le liquide se répand, et je me sens partir, et je m'endors.
Et je sombre.

Quand je me réveille je suis en voiture, je m'éloigne peu à peu du bâtiment, que je vois soudainement exploser, en un gros nuage de braises rouge, de fumée grise et de cendres. J'essaye de réveiller mon corps en vain. Je ne me réveille pas. »

Je me réveille en sursaut du cauchemar. Le même depuis des mois.

Le même depuis l'explosion. Le même depuis la mort d'Eve.

Le même depuis que je suis mort.

Le même depuis que mon âme sœur m'ait été arraché.

Le même depuis que la femme dont je suis tombé éperdument amoureux, malgré sa trahison, malgré tout est morte.
Depuis que la vidéo de sa mort et celle de Morel m'ait été envoyé, depuis que je la vois effondrée au sol se vidant de son sang.

Le même depuis des mois.

Le même depuis que je n'ai aucune nouvelle de l'empire de Morel. Le même depuis que ma sœur est hospitalisée pour dépression.

Le même, toujours le même.

Je dois me relever, et avancer, pour le Milieu, pour moi, pour elle, mais surtout pour nous.





J'ai l'impression d'être déconnecté. Ce café universitaire est rempli de personnes à peine plus jeunes que moi, pourtant j'ai la sensation d'être tellement plus vieux.

Elle en retard maintenant de dix minutes, à chaque minute qui passe, je redoute qu'elle ne vienne pas, après tout elle ne me doit rien, elle ne me croit sûrement pas.

Pourtant ce visage qui me semble si familier ouvre la porte du café et parcourt la pièce du regard.

Ses yeux noisette se posent sur moi.

Ses cheveux châtains, ses lèvres....

Mais ses cheveux sont d'un blond or, parfaitement lissé.

Elle s'approche de moi et je me lève.

009Où les histoires vivent. Découvrez maintenant