Chapitre 19: Mon fils

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Pdv 009

Mes larmes coulent, elles sont silencieuses mais elles coulent. Morel n'est pas là pour m'empêcher de pleurer et pour me punir.

Il s'est permis d'appuyer sur ma blessure, ma faiblesse. Liam. Il savait ce connard comme ses paroles allaient me bousiller, il n'avait apparemment aucun espoir de vivre. J'arrive devant ma moto, je mets mon sac de vêtements sur mon dos et l'enfourche. Mes larmes retombent sur mon sweat, mouillant au passage mes joues et mon cou, mais cela n'a aucune importance. Je mets mon casque et démarre, direction l'aéroport.

Je roule rapidement.

Car ma douleur compresse ma poitrine. Elle m'étouffe et me fait mal, elle est physique comme psychologique.

Je slalome entre les voitures. Je. Veux. Arriver. Plus. Vite. à. l'. Aéroport.

120km/h

135 km/h

150 km/h

170 km/h

Toujours plus vite.

J'ai 5h de route, je vous laisse imaginer que le trajet n'a pas duré cinq heures. En à peine quatre heures j'étais au pieds du jet privé de Morel. Mon sac sur le dos, je monte les marches qui mènent à l'avion et salue l'hôtesse de l'air. Je m'assois dans un des fauteuils et sort mon téléphone pour rédiger mon rapport à Monsieur Morel.

Mais dois-je lui dire que cette mission vient de crever mon cœur, car elle m'a mis au pied du mur. Le mur de douleur que j'ai bâti autour de moi pour me protéger. Ce mur qui m'assiège, qui m'étouffe. Je voudrais lui écrire que Liam me manque, que je voudrais qu'on me le rende. Mais il ne le fera pas. Il ne pourra pas. Alors je reste enfermée derrière ce mur, avec pour seul remède les quelques souvenirs de mon enfant. Les quelques souvenirs de ce petit bout de moi. Ce petit être à la peau si fragile et si douce. Une poupée de porcelaine. L'extension de moi-même.

Mon fils.

J'envoie mon message et me lève pour rejoindre le lit, car la fatigue a elle aussi pris possession de mon corps. L'adrénaline qui avait anesthésié mon corps vient de disparaitre, me laissant seule avec mes douleurs et ma fatigue.

Je ne prends pas la peine de me changer puisque je ne ferai qu'une petite sieste, les hôtesses me pardonneront de salir le lit. J'enlève mes chaussures et me glisse sous les couvertures, les remontant jusqu'à mon menton. Une dernière larme coule le long de ma joue et je ferme les yeux. Il faut peu de temps avant que Morphée ne m'attire dans ses bras.

J'espère ce soir rêver de quelque chose de beau,

Peut-être mon Fils,

Peut-être d'une amie ?

J'espère chasser ses cauchemars,

Qui le soir,

Prennent possession de mon corps

Comme une vulgaire poupée,

Qu'ils peuvent malmener.


Pdv Adam

- Comment ça le chef de la police de Valenciennes n'est plus le même ?

- Je ne sais pas pourquoi, mais le nouveau ne veut rien à voir avec le Milieu, me dit Berto.

- Je m'en fou, envoi un des Sommet là-bas, je ne peux pas quitter Paris. Je veux que dès demain mes livraisons arrivent dans mes hangars à Valenciennes.

Je raccroche et pose mon téléphone doucement sur le bureau.

Nos millions disparaissent comme des petits pains. Moi qui pensais que Morel ne pouvait rien faire d'autre qu'attaquer nos marchandises, voilà que maintenant il s'attaque à nos soutiens politique.

009Où les histoires vivent. Découvrez maintenant