Chapitre 22: Liberté

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Flashback il y a 10 ans

Il y a de l'agitation dehors, beaucoup. J'entends de nombreuses personnes passer. Je suis enfermée dans ma chambre depuis que Jacques est entré dans ma cellule.

Depuis cette nuit-là...

Je me sens si malade, je suis jeune, mais j'ai compris ce qu'il avait fait avec mon corps. J'ai compris que Morel l'a torturé. Tout le monde en parle dans les couloirs.

Cela fait trois jours que je ne me lève pas, je ne mange pas, je ne parle pas. J'ai mal mais pas au corps non, dans la tête. J'ai mal mais j'encaisse, car c'est ce que l'on attend de moi.

Je ferme les yeux, j'essaye de dormir, je n'y arrive plus, car je le sens autour de moi à chaque fois.

Il y a beaucoup d'agitation pour un dimanche. Ce n'est pas normal.

J'entends des cris, des gémissements, le bruit des balles qui percent l'air. Des hurlements de mort dans les couloirs. Mais je ne peux pas bouger, ma porte est fermée à clé. J'entends des personnes qui courent. Des pieds s'arrêtent devant ma porte.

Un bruit de clé.

On ouvre ma porte.

J'ai toujours les yeux fermés.

J'ai peur de les ouvrir.

- 9 !

C'est la voix de 4. J'ouvre les yeux et me relève précipitamment.

- Le frère de Monsieur Morel est là, il va le tuer, il veut nous récupérer pour nous mettre en sécurité loin d'ici. Je ne lui fais pas confiance on s'en va à deux, viens.

Je me mets debout et attrape la main qu'il me tend. Ce contact me réchauffe, le cœur, le corps, l'âme. 4 Me réchauffe. Nous sortons de ma chambre et le carnage que je vois me fait frissonner. Des cadavres. Beaucoup. Du sang. Beaucoup. Des balles. Beaucoup.

Il n'y a presque personne dans mon couloir.

Il me tire par le bras et marche vite à côté, je dois presque courir pour le suivre, il a des grandes jambes lui !

Il s'arrête net et se baisse pour récupérer des armes sur un cadavre, je retiens un haut le cœur de justesse quand il me tend un glock 17 et une lame tachée de sang.

Quand je comprends l'enjeu réel de la situation mon cœur se met à battre plus fort dans ma poitrine et je sens mes mains suer autour du canon de l'arme. Nous reprenons notre course et traversons à la hâte les escaliers.

4 a dû tirer sur cinq hommes. Il ne voulait pas que je le fasse et je le remercie, je déteste tuer. Je ne veux pas tuer. Plus jamais.

Nous arrivons dans le hall d'entrée, nous devons courir pour atteindre plus vite la porte. Je sens comme 4 augmente sa vitesse, j'essaye de faire de plus grandes foulées mais mon corps est faible. Mes muscles me brûlent et mes poumons sont en feu. J'ai mal mais je cours vers ma liberté. Nous nous arrêtons net et 4 tentes d'ouvrir la porte bloquée par le corps de deux hommes. Mais moi je sourie, je suis heureuse car je vais enfin gouter à la liberté. Je vais pouvoir vivre, avoir un prénom, allez en cours, me faire des amis, faire des conneries.

Une vie normale.

Une vie qui aurait le gout de liberté.

- Oh ! Oh où allez-vous vous deux ?

Nous nous retournons en panique.

Un formateur, je ne connais pas son nom, mais il est là. L'arme braquée sur nous. Je suis devant 4.

009Où les histoires vivent. Découvrez maintenant