Chapitre 34: Mourir ou Vivre, Vivre ou Mourir

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Je me suis toujours demandé pourquoi nous mettions des animaux en cage. La réalité c'est que l'homme est égoïste, un connard qui ne pense qu'à soi.

On enferme les animaux car ils sont beaux, ils sont majestueux. On les enferme car on veut pouvoir les observer matin et soir, on veut pouvoir se dire que cette incroyable créature est notre. La vérité c'est que l'homme est un animal qui se croit supérieur, assez pour enfermer les autres, tuer les autres.

Tout ça pour leur plaisir personnel.

Je ne suis pas un oiseau. Pourtant je suis en cage.

Pour que Morel m'ai sous la main, à disposition. Quand il veut, comme il veut.

Je suis enfermée, comme une bête de foire. Exposée aux yeux de tous.

Je ne suis pas un oiseau.

Je le suis toujours demandé pourquoi Morel m'enfermer, nous enfermer. Nous torturer. Nous apprendre.

La réponse nous ne l'avons pas. Personne ne l'a. Par ce qu'il est fou. C'est lui qu'on devrait enfermer. Il veut construire une armée. Sans faiblesses. Mais il ne se rend pas compte c'est que notre plus grande faiblesse est de vouloir ne pas en avoir. On tue, on torture, on se bat, on se drogue, on se soule, on survit.

Un entraînement.

Pour plus tard.

S'il y en a un.

Quand jugera-t-il que nous sommes assez forts ?

Je crains que ce ne soit jamais le cas.

Sa folie empiète sur le reste. Empiète sur nous. On ne sera jamais assez fort. Personne n'est invincible. Même pas lui. Pourtant, voilà 10 longues années que je suis là.

J'ai trop peu de souvenirs.

Je veux partir.

Je veux pouvoir vivre comme quelqu'un de normal, comme une ado de douze ans. Je voudrais ne pas être plus mature, plus intelligente, plus forte, plus PLUS que les autres enfants.

Morel est fou.

Nous subissons sa folie. Comme un poison qu'on nous infiltre dans les veines, qui nous détruit lentement, douloureusement.

Nous ne sommes plus que 4.

Je crains de mourir.

Car tout est pire qu'avant.

J'ai mal.

Mon corps a mal.

Mon esprit a mal.

Par ce qu'il nous fait mal.

Mes cicatrices ne cicatrisent pas, sans cesse réouvertes. Sans cesse torturés....

Sans cesse à danser sur un fin fil, celui de la vie. Nous marchons à longueur de temps sur ce fil, capable de nous faire basculer dans les profondeurs de l'enfer.

Nous sommes en équilibre.

Je crois qu'il ne s'arrêtera que lorsque nous serons tous parti dans l'au-delà.

Il nous retient en cage, car il aime nous admirer. Il aime voir ses créatures, celles qu'il a formée de toute pièce, exécute ses ordres.

Se battre.

Tuer.

Torturer.

Se droguer.

Se soûler.

009Où les histoires vivent. Découvrez maintenant