Chapitre 49: Faux Espoirs

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Pdv Adam

Nous sommes tous assis autour d'une table au bar. J'ai l'impression d'avoir dessoulé très rapidement, je ne sens plus mes idées confuses, je me sens juste faible, honteux, pour mon comportement de tout à l'heure.

L'odeur de Jenna flotte encore dans les airs autour de moi, ce qui n'est pas pour me déplaire. Voilà de longues minutes qu'elle parle à son amie Maëlis. Je n'ai pas pu lui parler, même notre étreinte n'a duré que quelques secondes.

Bien trop rapide à mon gout.

Elles réapparaissent dans notre champ de vision, très rapidement je me tends, les filles sont éloignées, Mae a les yeux rouges, comme si elle avait pleuré.

Et mon instinct me dit, qu'elle nous a tous fait de faux espoirs.

Elle s'assoit à côté d'Angelo et pose sa tête sur son épaule.

Jenna reste debout, je l'observe attentivement, elle n'a pas l'air en meilleure forme que moi, son visage est cerné, elle ne porte qu'un large sweat, ses cheveux sont rassemblés en chignon désorganisé.

-        Heu.

Elle se frotte le visage gêné.

-        Adam m'a appelé 25 fois, alors j'ai cru qu'il y avait une urgence.

25 ?

Oh mon Dieu.

-        Je reste disponible pour vous aider vous le savez, ce travail est tout ce que j'aime, et tout ce qu'il me reste, dit-elle. Seulement pour notre bien à tous je pense qu'il faudrait que l'on mette de la distance entre nous. Je me suis beaucoup trop attachée à vous et dans notre monde cela peut être mortel. Je me suis rendu compte qu'il faut parfois être égoïste, et vous ne pouvez pas imaginer à quel point cela me fait mal de m'éloigner de vous, mais c'est ce qu'il faut. Pour tout le monde. Vous êtes ma famille. Mais je suis avant tout votre collègue. Employée, dit-elle en me désignant. Il y a des lignes qui ont été franchies, les larmes perlent au coin de ses yeux. Toute ma vie j'ai voulu une vraie famille, de vrais amis, des personnes a qui me confiés, en pensant que la vie était injuste de me priver de cela. Or, en fait je ne suis tout simplement pas prête. Vous êtes formidable, mais parfois vous me blessez tellement que cela me brise encore et encore, toujours plus. Je ne parle pas que des blessures physiques.

Son regard se tourne vers le mien. Nos yeux s'ancrent, se parlent, se racontent, s'excusent et se pardonnent. Mais nos âmes sont trop noires, trop sales pour réellement le faire. J'ai l'impression de voir son cœur tomber, encore et encore sans pouvoir rien faire. Nos âmes à jamais seront enchainées l'une à l'autre, à jamais son cœur battra au même rythme que le mien, à jamais nous serons ensemble mais séparés.

Voilà ce qu'elle me dit.

Elle est à moi. Tout entière, dévouée, corps et âme, plongée dans la profondeur de mes ténèbres. Mais loin de moi. Car je ne cesse de la briser encore et encore.

J'ai l'impression d'avoir mal...

Au cœur.

Comme si on me le comprimait. Comme si on l'étouffait.

Est-ce possible ? Est-ce elle ?

-        Merci pour tout. Vous m'avez guérie. J'ai juste besoin de mettre de la distance. Adam, arrête de venir ici chaque soir s'il te plait, arrête de penser à moi, de m'imaginer partout. Revis normalement. Arrête s'il te plait. Appelle-moi seulement pour t'aider pour le Milieu. Tu me fais du mal.

Elle se détourne et avance vers la sortie sans se retourner. C'est un électrochoc pour moi. Comme une piqûre qui me redonne de l'énergie.

Je la veux.

009Où les histoires vivent. Découvrez maintenant