Chapitre 12: Mourir

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Pdv 009

Des décharges électriques me parcourent le ventre, ça me tiraille et mes pas se font lent. Je dois m'éloigner au plus vite de cette maison. Je marche le plus vite que mon corps ne le peut. Malgré cette immense douleur au ventre je dois continuer à mener à bien ma mission, mais pour ça je dois m'éloigner.

Adam pensait vraiment que je resterai deux jours allongés, il est vraiment con.

Je continue à avancer dans des rues que je ne connais pas, il faut absolument que Tom vienne me chercher et en plus qu'on aille chercher ma moto.

Je sors mon téléphone de ma poche et compose le numéro de Tom.

- Tom ?

- 009 ?

- Oui, je t'explique vite fait le truc, je me suis retrouvée dans une fusillade entre les gars du Milieu et ceux de Morel et je me suis pris trois balles dans le ventre, mais l'autre con là il m'a ramenée chez lui pour me soigner, mais je me suis barrée et là je suis sacrément paumée. Et en plus ma moto est restée au hangar.

- Je vais essayer de localiser ton téléphone j'arrive et on ira chercher ta moto. Tu vas bien toi ?

- J'ai mal mais c'est supportable.

- Tu m'étonnes. J'arrive bouge pas.

- Ce n'est pas ce que je comptais faire de toute façon.

Je raccroche et me laisse glisser contre le mur d'un immeuble. Je m'assois par terre ignorant la douleur que me procure mes blessures.

J'aurais pu mourir.

Pour le sauver, j'ai failli...

Encore une fois j'ai tuée de nombreuses personnes, qui avait une famille, des amis encore une fois.

J'ai envie de vomir, savoir que j'ai tué des hommes qui sont censé être des miens me retournent l'estomac. Si jamais Morel apprend que j'ai fait ça de mon plein grès il aurait une raison de me tuer directement. Lui il le fera sans scrupules. Sans remords. Ma tête pèse une tonne et je me sens partir, mon corps est fatigué de cette vie et mon esprit aussi.

Je suis secoué fermement, j'ouvre les yeux pour plonger dans ceux de Tom. Je vois à quel point le bleu de ses pupilles est foncé, à quel point il est en colère. Ses yeux voyagent entre mon visage et mon ventre qui me crispe de douleur. Je suis son regard et l'énorme tache de sang frais qui orne mon tee shirt ne lui plait pas. Je suis sûre d'avoir fait sauter tous les fils que le docteur m'avait fait.

- Tu es dans une merde, je t'ai sauvé le cul. Certains gars t'avaient reconnu putain, j'ai dû les buter, pour toi, pour que tu ne finisses pas avec une balle dans le crâne. 009 c'est dans une grosse merde que tu t'es mise. Ce n'était pas de la défense bordel ! Tu as attaqué nos hommes volontairement, tu te rends compte et en plus tu t'es pris trois balles. Mais merde tu as réfléchi ?

- Arrête.de.me.geuler.dessus.putain.

- Mais 9 tu te rends compte-là, trois balles.

J'ai la tête qui tourne et la douleur dans mon ventre commence à me faire tourner de l'œil.

- Oh, merde 9 ouvres tes yeux bordel, reste avec moi. Merde. Merde. Merde.

Je te jure que j'essaye.

Je me sens impuissante.

Les enfers m'appellent.

Je me sens tirer vers le bas, je m'enfonce, toujours plus, toujours plus loin.

Je ne veux pas mourir, je veux connaître ma famille. Si Morel me voyait il serait sûrement en train de me donner de claques, il doit se retourner dans sa tombe l'abruti, à me voir, sombrer, couler.

Suis-je en train de mourir ?

Je sens que Tom me tire, mais je ne suis déjà plus là, je suis anesthésiée, mes yeux sont clos, la douleur dans mon ventre elle non plus n'est plus là, mes muscles ne répondent plus. J'ai toujours l'impression de tomber.

Suis-je vraiment en train de mourir ?

Je sens qu'il m'installe dans la voiture, et il cri, il cri. Pourquoi ? Je ne comprends pas ce qu'il me dit. Je crois qu'il a démarré. Et j'essaye, j'essaye d'ouvrir mes yeux. J'essaye de me dire que j'ai assez de force pour lutter. Mais je crois que je n'ai plus de forces en fait. Je suis épuisé. Alors je sombre. J'arrête de me battre. De toute façon mon seul regret sera de ne jamais avoir pu voir mes parents.

J'ai l'impression qu'on m'étouffe. Pourtant Tom ne le fait pas. Personne ne le fait. Mais l'air à tout de même du mal à rentrer dans mes poumons. Je crois que ma main serre fortement le siège. Je n'arrive pas à savoir. Tout est confus.

Mes yeux refusent de s'ouvrir.

Mes muscles refusent de m'obéir.

Mes poumons refusent de se remplir.

Mes forces refusent de revenir.

Alors je crois que je suis en train de mourir.

009Où les histoires vivent. Découvrez maintenant