Chapitre 18: Vengeance

123 5 0
                                    

Pdv 009

Je déteste le Canada, c'est un fait.

Mais j'aime le paysage, j'aime la personnalité des gens. Mais mes souvenirs sont plus forts que tout. Et ce pays est le berceau de mes cauchemars. Il est le début du cauchemar en réalité. Je traverse les rues remplies de monde.

Toronto. Plus grande ville du Canada. Capitale économique. Envahie de touriste sans cesse. Ville bouillonnante, cultivée, animée. Ville abritant également un centre de formation de criminel, une des bases d'une des plus grandes organisations criminelles à l'internationale. Car Morel fait à travers tout le monde.

Drogues.

Armes.

Prostitution.

Trafic d'humain.

Cambriolages.

Meurtres.

Centre qui forme l'avenir des agents, les doués, ceux qui ont un avenir prometteur dans ce monde. Mais également centre qui regroupe des formateurs psychopathes, tyrannique, égocentrique et obsédé. Un centre de fous. On pourrait le prendre pour un asile.

Morel sait le pouvoir qu'à ce centre, il est un peu comme une bombe nucléaire, si on la fait exploser elle détruit tout sur son passage. Car ses occupants sont soit trop indisciplinés pour rejoindre le centre de Paris, ne soit pas assez formés, soit trop dangereux.

Ce centre aurait le pouvoir de priver de nombreuses personnes de leur vie.

104 personnes.

43 formateurs, 39 agents, 22 personnes en apprentissage.

Je traverse les rues qui mènent au centre. Sweat à capuche noir rabattu sur la tête, lunette de soleil. Je ne veux pas que les personnes chargées de surveiller le centre me reconnaisse immédiatement. Cela créerait une trop grande cohue, or je dois être discrète.

Paul Marchant.

Formateur de 48 ans, revend des informations à la mafia Corse. Il a été mon formateur, et ce n'était pas un tendre, alors le tuer remplira mon horrible envie de vengeance. Mais sa mort ne vaut pas tout ce qu'il m'a fait subir.

Oh que non.

Mais je ne dois pas déborder. Rapide. Discret. Efficace.

Je repars aussi discrètement que je suis venue.

Morel m'a fourni une carte magnétique pour pouvoir rentrer. Il sait ce que Paul m'a fait, c'est pour cela qu'il m'envoi, il n'a rien à m'expliquer, je connais le chemin jusqu'à son bureau, ou sa chambre. Je connais les adresses des bars qu'il aime fréquenter, les adresses des hôtels où il ramène les filles avec lesquels il couche. Mais surtout je connais par cœur l'adresse de sa femme.

Une très belle femme d'ailleurs, une famille que j'ai longuement traquée.

Madame Mélanie Marchant.

Comptable, 44 ans.

Et là il est 19 heures, alors je pousse les lourdes portes d'entrée de l'hôtel, je fais signe à l'hôtesse à l'accueil et avance jusqu'aux portes qui mènent au centre, je passe la carte magnétique. Les portes s'ouvrent. Je gravis les premières marches et m'engage ensuite dans l'ascenseur. 4em étage. Je sais pertinemment qu'il ne sera pas là. Mais je compte bien jeter un coup d'œil à son ordi. Je dois dire à Morel à quand remonte les derniers échanges avec la Corse et s'il nous a trahi avec d'autres personnes.

Le ding qui annonce mon arrivée à l'étage me fait sursauter. Les portes automatiques s'ouvrent et je m'engage dans le couloir. Je reconnais les locaux. Les murs bleu électrique et la vielle moquette grise au sol. Les portes en bois des bureaux, avec les noms des grands formateurs sur les portes. Je les reconnais, car ils ont presque tous participé à ma destruction, à la destruction du peu d'humanité que j'avais.

009Où les histoires vivent. Découvrez maintenant