J'ai écrit ce texte parce que je n'allais pas bien sur le moment.
J'avais besoin d'écrire pour rejeter toute cette merde en-dehors de moi.
Mais écrire ne suffisait pas, parce que j'avais l'impression que j'avais extériorisé, mais le fait de posséder encore le texte entre mes mains, devant mes yeux, chez moi, me donnait l'impression que tous ces sentiments négatifs étaient encore trop proches de moi.
C'est pour cela que je l'ai posté : j'ai eu le sentiment de jeter tout ce brouillon de sentiments noirs loin de moi.
Je vais beaucoup mieux (j'allais mieux très vite après l'avoir posté, étrangement), c'était un gros coup de mou, sur le moment.
Mais je vais bien maintenant, vraiment.
Il s'agissait en plus de pensées que je combattais férocement, qui ont malheureusement pris le dessus à un moment. Je ne les ai plus en tête.
Si vous n'êtes pas dans une bonne période, ce n'est peut-être pas une bonne idée de lire ce texte.
Prenez soin de vous <33***
Je vais bien, tu sais, je vais mieux, depuis quelques temps maintenant.
J'ai trouvé des choses à faire, des sujets auxquels m'intéresser, des instants auxquels m'accrocher, des gens à aimer, des gens à détester, des idées à critiquer, j'ai trouvé comment m'aimer au moins un peu - et ça fait du bien, ça change.Mais y'a ces soirs où je redeviens cette personne sombre et triste que j'étais sans discontinuer avant, cette personne à qui personne ne parlait parce que trop bizarre avec tous ses pin's, pas assez comme les autres avec ses pronoms n'importe comment, mais en même temps tellement banal·e avec ses habits noirs et trop grands, ses notes moyennes.
Y'a ces moments où la confiance que j'ai réussi à amasser depuis quelques mois part en fumée et laisse place à toutes ces peurs que j'avais repoussées loin parce qu'inutiles, résolubles voire résolues.
Y'a ces pensées qui reviennent, y'a ces incertitudes qui me bouffent, y'a cette insécurité qui s'empare de moi et qui m'empêche de dormir.
Y'a mon sourire qui s'efface et mes pensées qui prennent toute la place et ne veulent pas partir, ne veulent pas me laisser tranquille.Y'a cette petite voix perfide qui vient me murmurer à l'oreille que j'y arriverais pas,
que j'suis nul·le, je vais rater mon année, mon semestre,
que j'suis bon·ne à rien à part faire des choses sans intérêt,
que mon identité de genre, c'est n'importe quoi franchement,
que je ressemble à rien de toute façon, qui pourrait vouloir de moi hein,
que les insultes, les regards, les remarques, ben je les mérite vu comment je m'affiche n'est-ce pas,
que franchement, j'ai pas fini de parler de pédales à chaque seconde, y'a d'autres choses dans la vie,
que personnes m'aime, que c'est du fake,
que personne m'aimera jamais, parce que j'suis sans intérêt, j'suis fade, j'suis un·e gamin·e qui sait pas être sérieux deux secondes ou au contraire, j'suis trop politisé·e, je peux pas arrêter avec mes idées radicales un peu, mes coups de gueule insupportables, je vois bien que personne n'est d'accord avec moi, et puis en plus j'ai pas d'arguments
que j'suis relou·e, j'suis chiant·e, j'suis moralisateur·ice, j'suis coincé·e, j'suis pas drôle
que y'en a marre de mes remarques militantes, tout n'est pas politique merde
que pourtant j'suis pas assez politisé·e, ça, ça et ça je sais pas, c'est pas assez ce que je fais, j'ai dit de la merde, j'suis un·e militant·e en carton,
que c'est à cause de moi que ma famille part en steaks,
que c'est de ma faute si ma mère ne m'aime pas,
que fallait pas abuser non plus, cette relation de merde je l'ai bien cherchée nan,
que j'ai beau dire mais y'a pas eu un seul update depuis au moins deux mois de mon Drarry, je tiens pas mes engagements,
que les gens que j'aime vont tous·tes partir à un moment parce que y'a tellement mieux que moi, y'a tellement plus intéressant·e, tellement moins compliqué·e, tellement plus agréable à vivre et à regarder
que je vais me retrouver seul·e, et c'est terrifiant ça, j'ai besoin de gens dans ma vie, mais en même temps est-ce que ce serait pas dangereux ça, de dépendre des autres,
que c'est dangereux de s'attacher, hein, trop de dangereux, pourquoi je m'attache d'ailleurs alors que je sais à quel point ça peut détruire quand on nous lâche
que pourtant je t'aime, putain, je t'aime si fort, et ça fait du bien de t'aimer de tout mon petit cœur cassé d'aromantique, ça fait du bien, ça me remplit de joie, mais qu'est-ce que je vais devenir moi si tu me dis que je ne peux plus t'aimerEt puis pour conclure, la petite voix me dit que ça sert à rien que je fasse tout ça,
que je fasse tous ces efforts,
que je sers à rien,
pourquoi je m'obstine à vivre d'ailleurs, les autres se porteraient tout aussi bien voire mieux sans moi,
je devrais recommencer comme cet été 2019, recommencer et finir le travail
et puis pourquoi vous êtes encore là, vous, hein
ça n'a pas de sens, rien n'a de sens,
c'est trop compliqué, trop compliqué,
je ne comprends pas, je ne comprends plus
donne-moi un manuel, donne-moi un guide,
trouve le bouton pause de mon cerveau,
arrête mes pensées ne serait-ce qu'une seconde,
calme mon anxiété, ma panique, mes crises, ma dysphorie, mes peurs, ma colère, mes problèmes
ouvre les vannes derrière lesquelles sont cachées mes larmes,
prends-moi dans tes bras,
serre-moi fort contre toi,
arrête mes pensées
arrête mes réflexions
arrête tout
arrête-moi
arrête
arrête
arrête
Écrit et publié le Mardi 20 Septembre 2022
N'écoutez pas la petite voix.
La vie peut être belle. Même si ça parait impossible.
Vous êtes belleaux.
Vivez.
Quelque part dans le monde, quelqu'un·e pense à vous et vous aime.
Faites attention à vous et à celleux que vous aimez.
Et même à celleux que vous ne connaissez pas.
Ne baissez pas les bras. Même si c'est dur, la vie, parfois (souvent).
Votre vie est importante. Votre existence est importante.
Vivez.
Et aimez-vous vous-même, le plus possible.
Ça fait du bien.
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Rantbook d'un·e anarchaqueer, fierx et révolutionnaire
RandomHello ! Quelle ironie quand on se dit que je n'entre pas dans les normes de la société mais que je suis à la mode : écrire un Rantbook ! Bref, si vous êtes ici, c'est que vous n'avez vraiment rien à faire sur Watty, mais rassurez-vous, vous n'allez...