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Je crois que j'ai besoin d'écrire.
De t'écrire
(je pense toujours à toi, après 1 mois et 10 jours de silence de ta part).
Dans l'espoir que, peut-être,
ça ira mieux dans ma tête.
Que mes pensées arrêteront de s'agiter le soir,
quand j'éteins la lumière
(dans l'espoir fou et insensé que tu lises ça et que tu reviennes aussi, peut-être)

Je ne sais pas si tu vas bien.
Je l'espère.
Je l'espère vraiment.
(Oui, je suis inquiet)

Dans ma tête, à côté de ton prénom, il y a
un énorme point d'interrogation.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Que se passe-t-il ?
Est-ce que tu vas bien ?
Pourquoi ?

Des questions, beaucoup de questions
trop de questions.

Ce n'est pas un au revoir
(je ne veux pas croire que je doive te dire au revoir, pas maintenant
pas comme ça)
On ne peut pas dire au revoir aux gens quand on ne sait pas pourquoi iels sont parti·e·s.
Moi je ne peux pas.
J'ai besoin de comprendre,
j'ai besoin de savoir
pour potentiellement pouvoir te dire au revoir.

Parce que oui,
le pire,
ce n'est pas de devoir laisser quelqu'un·e s'en aller,
c'est de devoir le faire sans en avoir les raisons, sans comprendre,
sans que ça ne soit prévu.

Le pire,
c'est de chercher encore et encore
mais de ne pas trouver la raison,
le déclencheur,
les mots,
les actes
qui t'ont soudainement fait disparaître.

Le pire,
c'est de devoir lâcher tous les réflexes
que j'ai construit par rapport à toi
(non, je ne pourrais pas te parler de telle ou telle chose, il faut que je me ressaisisse)
lâcher tout ce qu'on avait prévu de faire ensemble
(discuter de ce livre, regarder ce film, se teindre les cheveux, faire mon changement d'état civil)
lâcher
te lâcher

Enfin, non, pas te lâcher
je ne peux pas te lâcher
et je ne le pourrais jamais
parce que tu es (a été ?) une personne importante
dans ma vie
et que si tu reviens
je serais là
(oui, stupide et inutile, mais on ne me change pas),
si tu as besoin
je serais là
(parce que tu m'as aidé·e, et je veux t'aider, même si tu es parti)

Je ne peux pas te lâcher
et puis je ne veux pas,
parce qu'on ne peut pas effacer le passage d'une personne dans sa vie
et je ne veux pas effacer ton passage

Parce que c'était incroyable,
c'était reposant
c'était drôle
c'était beau

Je veux pouvoir me repasser tous ces souvenirs avec toi
en souriant
Oui, juste sourire en pensant à toi
à nous
parce que c'était beau

Il y a quelques mois,
je souriais
en pensant à nos après-midi sur la plage
à ton sourire
à nos discussions
à toi

Mais maintenant
je ne peux pas
je ne peux plus
sourire entièrement
parce qu'il y a un arrière-goût amer
dans ces souvenirs
(ça ressemble à des larmes)

Je ne peux pas chérir ces souvenirs
tant que je n'ai pas la raison
qui m'expliquera pourquoi je dois te laisser partir
pourquoi je dois juste me souvenir de toi
et non pas te revoir

Je veux pouvoir comprendre
pleurer un bon coup
puis pouvoir sourire,
et non pas sourire
et pleurer en même temps
(ce qui se passe en ce moment quand tu virevoltes dans mes pensées),
parce que c'est épuisant
de se battre avec plusieurs émotions contradictoires en même temps

Je ne comprends pas vraiment
pourquoi c'est aussi dur
de te laisser partir
alors que visiblement
c'est ce que je devrais faire

Mais je pense
que c'est parce que tu es parti
sans me rendre le morceau de mon cœur
que je t'avais donné
(si tu le tiens toujours, comment pourrais-je te laisser partir ?)

Peut-être aussi
parce que tu es parti
avant que je puisse te dire
que je t'aime
(de tout mon petit cœur d'aromantique)

Et maintenant
ces mots sont bloqués
au milieu d'une tornade d'incompréhension
de souvenirs
et de questions,
et ils ne pourront plus passer la barrière de mes lèvres
pour s'adresser à toi
parce que je n'en ai plus l'autorisation
(enfin c'est ce que je suppose, parce que tu es parti)

Je sais que t'écrire
ne me permettra pas de te laisser partir
mais au moins,
j'aurais lâché tout ce que j'ai sur le cœur
et ça apaisera ma tête
(du moins je l'espère)

Peut-être qu'au bout d'un moment
j'arriverais à te laisser partir
mais ce ne sera pas avant un bout de temps
parce que c'est toujours compliqué de rester stable
quand une partie de nous s'envole,
surtout sans prévenir

Pour l'instant
j'ai le vain espoir que tu reviennes
(stupide, je sais, je me débats avec ma raison et mon cœur),
que tu m'expliques
(je veux croire que tu as une raison),
et qu'ensuite je puisse te laisser partir
(à moins que tu souhaites rester, finalement)

Je ne sais pas si tu passeras par là
(j'en doute, mais il y a cette étincelle d'espoir que personne n'a encore réussi à éteindre)
mais que tu lises ceci ou non
je voulais t'adresser ces quelques mots
(peut-être le vent te les soufflera-t-il à l'oreille)

J'espère que tu vas bien.
Je suis là, si tu as besoin
si tu veux revenir.
Je t'aime.


Be gay
(je sais que tu y arriveras très bien)
Have a nice life

*******************

(je crois que ça va mieux.
Un peu.
Le temps fera son travail...
ou pas)

(merci Charlie.
Pour être là alors que je suis perdu·e.
Je t'aime mon reuf)

Écrit le 6-7-8 Novembre 2022

Publié le Mardi 8 Novembre 2022





Rantbook d'un·e anarchaqueer, fierx et révolutionnaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant