Les rivières ont toujours fasciné.
Ce sont des petites choses de la nature que l'on a toujours eu plaisir à décrire, dessiner, peindre, représenter. Ce fut même le paysage romantique par excellence.
Les rivières sont de simples cours d'eau, mais on les apprécie beaucoup. Tantôt pour laver le linge ou nos corps, tantôt pour délimiter des territoires, les rivières ont toujours eu leur utilité. À présent nous les aimons principalement pour y tremper nos pieds et y patauger librement.
Les rivières sont plus ou moins grosses, toujours est-il que leurs rives sont régulièrement accueillantes. Souvent moelleuse d'herbe verte, ou bien parsemées de gros rochers, idéal pour bronzer, on aime s'y poser.
Il faut savoir que la rivière est certes une petite chose de la nature, mais elle n'en est pas moins prétentieuse et fière.
En apparence, la rivière a l'air calme et tranquille, fraîche et revigorante. On dirait que c'est quelque chose de discret : à peine un roulis-roulis, un murmure, le bruit de l'eau sur les cailloux dans le fond d'une soirée d'été.
Bien sûr, qui dit rivière dit moustiques, mais toutes les belles choses ont des défauts, c'est ainsi.
Bref, les rivières sont des paysages plaisants...mais fiers.
En effet, les rivières ont souvent tendance à vouloir toujours plus. Toujours plus de quoi, me direz-vous. Et bien toujours plus d'eau.
Oui, de l'eau. Les rivières sont avides d'eau. Bien sûr, une rivière sans eau ne serait plus une rivière, mais une rivière avec trop d'eau n'est plus une rivière non plus !
En fait, les rivières ont le chic pour réécrire la fable de "La grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf", mais façon rivière. Ça donne quelque chose comme "La rivière qui voulait se faire plus grosse que le fleuve".
Les rivières ont pour alliée la pluie car, comme elles, la pluie est composée d'eau. Quand vient la pluie, les rivières sont heureuses. On peut entendre le plic-ploc des gouttes d'eau rencontrant le courant. On peut entendre ce même courant plus fort que d'habitude. La rivière a soudain plus de volume et de présence quand vient la pluie, et c'est ce qui fait leur fierté.
La rivière pas loin de chez moi n'échappe pas à cette règle. Elle est belle la rivière, entourée d'arbres et de bambous. Elle est toute calme et tranquille, et j'aime y aller pour penser.
Malheureusement pour elle, la rivière a appris à ses dépends qu'une rivière trop remplie n'est plus une rivière.
Une rivière trop remplie, ça devient pas beau. Le courant est plus fort, l'eau est plus froide, personne ne veut y mettre les pieds. Les rives sont gorgées d'eau et boueuses, personne ne veut s'y asseoir. À force de trop vouloir faire la fière, la rivière est sortie de son lit. Elle a commencé par monter de plus en plus haut dans le sillon qu'elle a creusé au fil des ans. Puis elle a vu qu'il y avait un autre monde, que sa vie ne se cantonnait pas aux limites qu'elle a toujours sagement respectées. La rivière ne s'est pas faite prier, et elle a envahi les rives, recouvrant l'herbe et les rochers, se cognant aux arbres sur son chemin.
La rivière n'avait jamais été aussi grosse, et elle était maintenant avide de continuer dans son ascension. Elle a continué à monter, encore et toujours, emportant tout sur son passage. Elle ne se souciait même plus de son apparence, non, adieu la petite rivière dont l'eau était transparente.
La rivière est arrivée jusqu'aux habitations, elle a commencé à s'infiltrer dans les caves et les garages, inondant les jardins et les potagers, les champs et les routes. Et voilà que, au milieu de sa montée en puissance, les enfants qui autrefois venaient s'amuser dans ses remous la fuyaient en pleurant !
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Rantbook d'un·e anarchaqueer, fierx et révolutionnaire
RandomHello ! Quelle ironie quand on se dit que je n'entre pas dans les normes de la société mais que je suis à la mode : écrire un Rantbook ! Bref, si vous êtes ici, c'est que vous n'avez vraiment rien à faire sur Watty, mais rassurez-vous, vous n'allez...