Réaliser

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C'est quelque chose de fascinant.

Et en même temps de si terrifiant.

C'est quelque chose de si lointain.

Et pourtant irrémédiable.

C'est quelque chose de tabou.

Et pourtant ça nous concerne tous·tes.

C'est quelque chose d'un peu irréel.

Jusqu'à ce qu'on doive y faire face.

Pas forcément nous directement. Mais d'autres gens que l'on connaît.

Des collègues. Des camarades. Des ami·e·s. De la famille.

C'est quand cela vient piquer notre cœur que ça devient tangible.

Palpable.

Réel.

C'est quelque chose de délicat.

Et pourtant si étouffant.

On ne sait pas comment en parler.

On ne sait pas si on peut en parler.

On ne sait pas comment réagir.

C'est quelque chose de violent.

Trois mots.

Et un sentiment de vide absolu.

Mais on ne fait rien.

Comme indifférent·e.

Sonné·e.

On reprend notre activité.

On attend la nuit.

Puis on réalise.

On réalise que c'est fini.

On réalise que c'est triste.

On réalise qu'on veut pleurer.

On réalise qu'on a mal.

On réalise que ça existe.

On réalise que c'est arrivé.

Cette chose, cet événement tant redouté.

Ce quelque chose qu'on a tous·tes, qu'on aura tous·tes.

Ce quelque chose où tout le monde sera à égalité.

On réalise que les mots on été dit.

Que c'est la fin.

Qu'il y aura toujours ce voile de tristesse, peut-être de culpabilité incompréhensible, quand nos yeux se poseront sur ses photos.

On réalise que même si ça ne nous arrive pas, ça nous touche au plus profond de nous, de notre être, de notre cœur, de notre âme.

La mort.

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259 mots

Voilà. Je n'ai pas vraiment grand chose à dire, à part que j'avais besoin d'écrire ça, donc petit entracte imprévu dans les "Ce moments où...". Parce que c'est la 2ème fois qu'on m'annonce la mort d'un·e de mes arrière-grand-parents, et que ça fait toujours aussi mal, que je ne sais toujours pas comment réagir. Mais je sais que dans tous les cas, je ne les oublierais pas.

Bisous sur vous et profitez du temps qui vous est donné avec vos proches,

Sacha


Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants., Jean d'Ormesson


Écrit le Mercredi 7 Juillet 2021

Publié le Jeudi 8 Juillet 2021


Rantbook d'un·e anarchaqueer, fierx et révolutionnaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant