38 Jim

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Alors qu'un nouvel épisode de sa série de merde – que je me coltine uniquement pour lui faire plaisir - commence, je découvre ce soir une toute autre Hélène. Une Hélène moins sur la défensive, plus réceptive, plus rigolote. Non pas que je ne l'apprécie pas quand elle est sobre, ce serait mentir, mais il faut avouer qu'elle est vraiment toute mignonne lorsqu'elle est sous l'emprise de l'alcool, avec ses joues rosées, son air malicieux et ses yeux pétillants.

Et comme moi aussi je suis ivre, je serai presque tenté de la séduire s'il n'y avait pas cet avertissement au marqueur rouge inscrit sur son front.

ATTENTION ! SI TU LA TOUCHES, C'EST LE DEBUT DES EMMERDES !

Le problème, c'est que j'ai bien l'impression que ce soir, Hélène a besoin d'un tout autre réconfort que le rhum lui apporte jusqu'à présent.

Je me trompe peut-être, mais fort de mon expérience en matière de nanas, je sais reconnaître les signes. En tête à tête avec une fille, je n'ai alors aucun mal, et ce dès les premières minutes de conversation, à analyser les signaux qu'elle m'envoie, qu'ils soient évidents ou plus subtils comme ceux d'Hélène.

Il n'y a qu'à regarder sa façon de me dévisager ou de s'attarder sur mes mains quand je lui tends un verre. Je suis sûr qu'elle se demande si je suis un bon coup.

Si justement elle serait entre de bonnes mains.

Oh, j'aimerais tellement lui prouver qu'au lit, je ne suis pas le goujat qu'elle croit, l'égoïste juste là pour se vider les couilles sans se soucier de sa partenaire.

Avec elle, j'ai envie de galérer, de me dépasser, de chercher à tâtons ce qui va la faire vibrer. J'aimerais lui offrir une nuit à la hauteur de son imagination. Que ses fantasmes prennent vie au creux de mes bras, que son souffle se perde dans mes langoureux et interminables baisers.

Mais non, il ne faut pas !

L'amour, j'ai déjà donné une fois. C'était la fois de trop.

Je ne retomberai pas dans le panneau, même si la destination indiquée auprès d'Hélène a l'air vraiment sympa.

Les plans culs dans tout Paris, c'est facile, c'est divertissant et au moins, je ne risque rien.

Avec Hélène, je ne l'explique pas, mais je le sais, je le sens, avec elle, je risque tout.

—Roh non, mon verre est encore vide, annonce t-elle, toute guillerette. Je ne vois qu'une seule solution, le re-remplir ! Je te sers aussi, Jim ?

—Tu es sûr que c'est raisonnable ? Tu ne dois pas aller à ton taf, demain ?

Elle me toise quelques secondes en arquant un sourcil, puis elle se lève et s'approche de moi pour attraper la bouteille posée devant.

—Je suis une grande fille, je te remercie.

Et voilà, elle n'en fait qu'à sa tête. Ça ne m'étonne pas, remarque. Elle remplit nos deux verres à ras bord.

—Non moi, ça ira, décliné-je.

Elle se laisse tomber sur le canapé juste à côté de moi, sa jambe frôlant la mienne. L'a t-elle fait exprès ?

—Je te croyais plus drôle que ça, Jim.

Tout en me fixant et défiant du regard, elle boit une grosse gorgée de rhum, mais vu son état, je vois bien qu'elle va finir par être malade à force.

Ni une ni deux, je lui retire son verre des mains.

—Arrête Hélène ! Le but, c'était de passer une bonne soirée en oubliant un peu l'annonce du gouvernement qu'on vient de se prendre dans la gueule, et non pas de vomir tripes et boyaux avant minuit.

—Oh, rend le moi, se met-elle à crier, furieuse. Tu te prends pour qui ? Mon père ? Ce connard ne m'a même pas reconnue en apprenant qu'il avait foutu ma mère en cloque. Quant à ma mère ? Je ne l'ai pas connue, enfin si, à peine, durant la première année de ma vie puis basta, plus de parents. Zéro ! Et tu vois, j'ai fait sans et je m'en porte pas plus mal. Alors, ce n'est certainement pas un coureur de jupon au chômage qui va me dicter ma conduite et réguler ma consommation d'alcool. Rend-moi mon putain de verre !

—Je ...

Okay, là, elle m'a mouché. Choqué, je ne sais pas plus quoi dire.

En même temps, quoi répondre à ce genre de confidence qui, j'en suis persuadé, ne serait jamais sortie sans l'aide vicieuse du Diplomatico ? Mais quelle idée j'ai eue à lui proposer une soirée beuverie.

Et merde, elle a commencé à se confier.

Ce n'est pas bon ça, pas bon du tout.

On connaît la suite.

Elle se confie, je la console et on finit follement amoureux sur l'oreiller.

Putain, Hélène, tu fous quoi à me raconter ton passé traumatisant ?! En sachant pertinemment que tes révélations viennent de me faire chavirer le cœur !  

A suivre... :-)

Coucou !

Dorénavant, les chapitres se feront deux par deux. Deux chapitres du point de vue d'Hélène et deux chapitre racontés par Jim, ainsi de suite...

Merci encore pour votre lecture, like et commentaires ! ça m'aide énormément à avancer dans l'histoire, ça me motive.

Bon dimanche soir à toutes et à tous.

Confinée avec un Con finiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant