46 Jim

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Au moment où Hélène repart dans sa chambre, c'est plus fort que moi, je lui mate le cul, fort agréable à regarder moulé dans son legging noir.

Un petit sourire au coin des lèvres, je me demande si elle se souvient de ce qui s'est passé entre nous hier. De nos deux baisers. Nos souffles entrelacés. Si c'est le cas, elle est drôlement bonne actrice à faire semblant du contraire. Quoique, elle paraissait bizarrement tendue à la fin du p'tit dej...

Alors qu'Hélène est partie pour un bon moment je pense, gérer son absence avec son employeur, je décide d'aller me doucher.

Devant le miroir de la salle de bain, je fixe mon tatouage en retirant mon t-shirt. Je me remémore soudain les questions d'Hélène à son sujet :

« —Et du coup, ton tatouage, j'insiste parce qu'il m'interpelle. Pourquoi avoir choisi le symbole de la médecine ?

—Il y a différentes explications...

—Je suis toute ouïe.

—Déjà, toute ma famille est médecin. Mon père, mon frère aîné, ma mère l'a été et mon petit frère faisait également des études de médecine.

—Ton petite frère faisait ? avait-elle répété. Il a abandonné ?

—Ouais.

—Pourquoi ?

—Il est en taule. »

La boule au ventre, je sers les poings. Hélène n'a pas vu le rouge sanguinolent rajouté sur les deux ailes tatouées des années plus tard.

Ce symbole, c'est lui qui m'a guidé après le décès de ma mère à la fin du lycée. Lui qui m'a permis, l'âme guerrière, de continuer sans elle, de me battre pour elle.

Le cancer, cette putain de maladie. J'ai juré sur sa tombe que je n'en ferai pas seulement mon métier, mais que je serai le meilleur et que je sauverai les mères des autres petits garçons.

C'était devenu mon but, mon obsession.

Facile, me direz-vous, en étant né dans une famille renommée de chirurgiens. C'est vrai.

J'ai même fini major de ma promotion dès la première année de médecine, puis j'ai poursuivi brillamment les cinq années qui ont suivi.

J'étais encore et toujours le meilleur quand j'ai commencé mon externat.

Puis, après six ans d'études, est venu le moment décisif et tant attendu pour être classé et devenir ainsi le cancérologue que j'ai toujours voulu être.

Ce concours, je ne pouvais pas le rater. Il suffisait de continuer à bosser dur et efficacement. Les six autres années qui allait suivre, je le savais, ça ne serait plus qu'une simple formalité.

Enfin, c'est ce que je croyais... jusqu'à ce que la vie s'en mêle. Et la vie, c'est une vraie salope quand elle s'y met !

Devant le miroir de la salle de bain, je fixe mon tatouage, symbole de ma plus grande souffrance, ce vestige indélébile d'un ancien rêve saccagé, jeté aux oubliettes.

Je ne sauverai pas les mères des autres petits garçons.

J'ai bafoué le serment d'Hippocrate.

J'enlève mon bas de jogging, mes chaussettes et mon boxer.

Je tourne le robinet de la douche. De la vapeur d'eau commence à embuer la vitre.

Si je pouvais faire disparaître ce putain de Caducée avec un simple gant et du savon.

Alors que je fais tout pour oublier, je repense comme si c'était hier, à cette soirée qui me hante et qui a tout changé...

A suivre... :-)

ATTENTION : j'ai momentanément dû dépublié la suite de cette histoire pour participer à un concours sur Fyctia : 

https://www.fyctia.com/author/216189

Mais promis, une fois le concours terminé, je vous remets la suite déjà écrite. :-) L'histoire est déjà terminée. :-) 

Belle année 2023 à tous ! 

Confinée avec un Con finiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant