102 Hélène

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Le lendemain, j'ai cru que cette journée de boulot en présentiel ne se finirait jamais.

C'est fou comme je me suis très vite habituée au luxe du télétravail, surtout que depuis ce matin, je n'arrête pas de m'imaginer la plantureuse et divine Sophia dans MON appartement avec MON copain.

Contrariée, j'éteins mon pc en fronçant les sourcils.

Ce n'est plus ton copain, Hélène, mais juste ton colocataire, rectifié-je à voix basse comme si j'avais besoin de me l'entendre dire pour que cela soit plus clair dans ma tête, et aussi dans mon cœur.

Tout en sortant enfin du bâtiment de chez Business et Formations, je repense à la dernière phrase que Louise m'a lâchée, ce midi, pendant la pause déjeuné.

« —Je te préviens ma poulette, hors de question que tu débarques chez moi à l'improviste, ce soir encore. Y'a Pierrick qui sera là, et puis, arrête de te conduire comme une sale gamine qui se bouche les oreilles en criant gniagniagnia à chaque fois que Jim essaie de te parler, okay ? » 

Stressée, je manque de marcher en plein dans une crotte de chien. Je suis sûre que c'est mauvais signe. J'aurais dû enfoncer mon pied gauche dedans, il paraît que ça porte chance.

En arrivant en bas de mon immeuble, je n'ai pas le courage d'entrer tout de suite.

Je préfère aller boire une petite tisane réconfortante chez Marilyne qui, depuis peu, a de nouveau l'autorisation d'accueillir des clients dans son salon de thé, en respectant bien sûr toutes les règles mises en place par le gouvernement. Masque obligatoire lorsqu'on est debout entre les tables qu'elle a également dû éloigner les unes des autres.

—Oh, ma chouquette au sucre, quel plaisir de te voir ce lundi. Alors, comment s'est passé votre week-end à Sauternes ? m'accueille l'adorable propriétaire de ma pâtisserie préférée.

—Pff, balayé-je sa question d'un revers de la main.

Je préfère reporter mon attention sur sa vitrine aux multiples saveurs.

Pains au chocolat, croissants, tartelettes aux fruits, muffins au chocolat, Paris-Brest, Opéra... Quand soudain, j'écarquille les yeux.

—Oh, tu as fait des mini clafoutis aux cerises !

—Et oui, c'est de saison, me sourit-elle derrière son masque.

—J'espère que tu en auras pour samedi, j'en emmènerai à ma grand-mère, elle adore ça.

—C'est noté, me répond-elle en m'offrant un clin d'œil. Tu veux goûter mon thé du moment ? Un thé glacé pêche gingembre ?

—Avec plaisir.

—Tu en veux un aussi pour Jim ?

—Non, je vais le prendre ici, marmonné-je en zyeutant mes pompes pour éviter de croiser son regard.

—Ah bon, d'accord. Va t'asseoir ma jolie, je te l'amène dans deux minutes.

—Merci !

Je slalome entre les tables pour aller m'installer à ma place préférée.

Que ce lieu chaleureux m'avait manqué !

Dommage que je n'ai pas pris de bouquin avec moi.

De toute façon, il va bien falloir que j'affronte tôt ou tard la réalité. Je ne peux pas fuir éternellement Jim et son ex. ça me paraît plutôt compliqué puisqu'ils vivent chez moi, dans mon appartement, juste au dessus de chez Marilyne.

Je secoue alors la tête, blasée.

La boule dans ma gorge est omniprésente depuis que Sophia a appelé Jim.

Dans quelle histoire tordue me suis-je fourrée ?

Quand je repense à notre toute première rencontre et à la mauvaise impression que Jim m'a faite...

Je souffle d'exaspération. Il faut toujours écouter sa première intuition. J'ai été trop bête de croire le contraire. Je savais que ce mec allait me causer du tort, je le savais depuis le début. Pourtant, je me suis entêtée à vouloir connement essayer.

Et voilà le résultat.

Je suis encore plus triste et plus seule qu'avant de le rencontrer.

Jim fut comme un mirage. J'ai eu espoir d'avoir rencontré le bon, comme on dit.

Je ne peux alors m'empêcher de me comparer à ma mère. Elle aussi l'a cru. Jusqu'à ce qu'il l'abandonne après l'avoir foutue en cloque. En cloque de moi.

Je m'écrase le dos contre le dossier de ma chaise. Je suis furieuse contre Jim, contre Paul, contre mon géniteur. Je me sens tellement en colère, et ce contre tous les hommes en général. Même Pierrick, qui vient de me voler ma meilleure amie !

On ne peut faire confiance à personne, je l'ai appris à mes dépens depuis ma plus tendre enfance, avant même de naître.

Alors pourquoi avec Jim, j'y ai cru ?

Pourquoi m'a-t-il fait miroiter cette douce utopie, où tous les garçons ne sont pas que des menteurs et des lâches ?

A suivre...

Pour information, on en est à 78 000 mots, soit environ 400-425 pages, je dirais, en fonction du format du bouquin.

ça me fait bizarre, je l'avoue, de me dire que c'est bientôt la fin...

Je pense que d'ici dimanche, Confinée avec un Con fini, sera noté sur wattpad comme "histoire terminée" :-)) après presque trois mois d'aventure en votre compagnie.

C'était une première pour moi d'écrire entre 1 et 3 chapitres par jour sans quasiment aucune pause, en direct live avec vous. Et j'ai adoré ! Alors... Merci merci merci ! :-)

Rendez-vous ce soir ... :-)

Confinée avec un Con finiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant