55 Jim

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Hélène s'arrête de rire. Elle ne bouge plus.

On était en train de se bagarrer comme des enfants. La seconde d'après, nous voilà devenus adultes, nos deux corps tremblants remplis d'un désir tu et inassouvi.

J'ai l'impression d'être hypnotisé, comme si elle venait de m'envoûter, de me jeter un sort d'un simple regard, sans émettre le moindre son, sans réciter d'incantation.

Cette fille est si belle que j'ai du mal à croire qu'elle soit en ce moment même dans le creux de mes bras, blottie contre moi.

Je me sens hors de contrôle. Ça me submerge. C'est brûlant, pressant. Elle me sourit, un doux et timide rictus.

Est-ce une invitation ?

Je ne réfléchis plus, je l'embrasse sans plus attendre, passionnément, sans aucune retenue.

J'ai chaud tout à coup, extrêmement chaud. Alors que je fais glisser ma main vers le bas de son dos, elle s'amuse avec sa langue, elle chatouille la mienne, tourne autour, la mordille, la caresse. Excité, je me serre un peu plus fort contre elle pour lui montrer à quel point j'ai envie d'elle. Ça a l'air de lui faire de l'effet. Elle respire bruyamment. Je l'attrape alors fermement par les fesses et la soulève pour la poser sur le plan de travail, juste à côté.

Nous continuons de nous embrasser, scotchés l'un à l'autre, nos bouches ne faisant qu'une, ses cuisses écartées pour me laisser une place au milieu. Ses mains s'accrochent à mes cheveux, à mes épaules, à mes bras. C'est puissant. Je me sens tellement vivant. J'agrippe à mon tour sa chevelure noire de jais qui sent l'amande et que je tire légèrement en arrière.

Au ralenti, je dépose plusieurs baisers dans son cou, puis je la lèche délicatement avant de retrouver le chemin de ses lèvres parfumées. Elle a un goût qui me fait frissonner. Un goût que je n'ai jamais pu oublier depuis la dernière fois, depuis notre première incartade, ici même, dans cet appartement.

Je soulève doucement son pull pour l'aider à l'enlever. Je souris en esquivant les petits morceaux de gratin de blettes qui étaient coincés dans son décolleté et qui se retrouvent par terre. Dévêtue, elle m'imite et m'aide aussi à enlever mon sweat et mon t-shirt. Nous voilà tous les deux torses nus. Enfin, pas tout à fait. Pas elle. Je baisse alors les yeux, attiré par son soutien gorge noir en dentelle qui m'offre une magnifique vue plongeante sur ses seins maintenus et rebondis. J'ai envie d'enfoncer ma tête dedans ! Hélène rougit. Je pense qu'elle n'aime pas que je la fixe comme ça. J'ai l'impression qu'elle n'a pas l'habitude, qu'elle n'est pas à l'aise avec sa nudité. Elle est pourtant si jolie. Je l'embrasse. Ardemment, éperdument, amoureusement...

Quoi ? Non... Impossible ! Je ne suis pas de ceux qui embrassent amoureusement, JAMAIS.

Je recule brusquement, le cœur battant à mille à l'heure.

Hélène est toujours assise sur le plan de travail, ses joues rosies d'excitation.

—Je... Putain, on vient de déraper ! parviens-je à dire, essoufflé.

Pudique, Hélène récupère aussitôt son pull posé à côté d'elle pour vite le renfiler.

Putain, Jim, t'es sûr de toi, mec ? Tu pouvais la baiser, là, maintenant, ici, et te voilà avec la bite aussi molle qu'un blobfish.

Les bras ballants, je ne sais plus quoi dire, je ne sais plus quoi faire. Et je vois bien qu'Hélène est aussi perdue que moi. Elle ne pipe mot. Peut-être que j'ai eu raison... Peut-être qu'elle aussi, elle préférait s'arrêter à temps, ne pas franchir l'infranchissable. Ou peut-être que je suis un gros débile qui repousse pour la seconde fois les avances de ma magnifique colocataire et qui, à coup sûr, ne me le pardonnera jamais.

—Hélène, je...

—J'ai compris Jim, pas besoin de te fatiguer à essayer de me le dire avec diplomatie. J'embrasse mal, c'est ça ? Je bave trop ? Je t'ai mordu ? me demande t-elle, l'air abattu.

Moi qui pensais être prêt à tout entendre... Alors là... Ses questions me paraissent tellement grotesques que je mets plusieurs secondes pour comprendre.

—Hein ?

Impossible de me retenir de rire, ce qui forcément, vexe aussitôt Hélène.

—Non, mais t'es sérieux ? Ça te fait marrer ? s'énerve t-elle en descendant du plan de travail.

Hors de question de la laisser s'enfuir cette fois encore en pestant ou pleurant jusque dans sa chambre, j'ai déjà bien assez déconné comme ça.

Toujours torse nu, je reviens telle une flèche vers elle et l'embrasse fougueusement.

—Putain, tu fais quoi ? se fâche t-elle en me repoussant.

—Tes baisers sont mes préférés, Hélène. Ils sont parfaits, ils me rendent fou. Tes baisers n'ont rien à voir avec ce que je m'apprête à te dire.

A suivre... ;-)

Confinée avec un Con finiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant