41 Hélène

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Bon sang ! Ce second baiser est aussi bon que le précédent. Mon cœur est secoué comme un shaker. Ses lèvres ne sont ni trop douces ni trop fermes, on dirait du sur mesure spécialement pour les miennes.

J'en voudrais des comme ça toute la vie, euh, toute la nuit...

Puis, alors que je suis prête à recommencer encore et encore, Jim se recule soudain en saisissant résolument mes deux mains afin que je ne puisse plus m'accrocher à son cou.

—Hélène, on... je crois qu'on devrait s'arrêter là, hésite t-il.

—Pourquoi ? répondis-je, déjà en manque de bisous.

—Parce que tu as beaucoup trop bu et que je suis certain que demain tu le regretteras.

—Sauf que je t'ai déjà dit d'arrêter de te prendre pour mon père ! me fâché-je aussitôt, toujours collée à lui.

—Oh, c'est un peu glauque quand même de me répondre ça. Car crois-moi, les idées que j'ai te concernant dans ma tête, là, maintenant, tout de suite, ne sont pas celles d'un père pour sa fille.

Je rougis.

—Donc, pourquoi ne pas mettre tes idées en application, hum ? lancé-je en souriant.

—Parce que tu n'es pas dans ton état normal et que tu as été très claire avec moi la semaine dernière. Tu ne veux rien avoir à faire avec un mec tel que moi.

Je roule des yeux en soupirant.

—Okay, si je comprends bien, tu sautes tout Paris, comme le premier soir de ton emménagement où tu t'es barré direct pour aller troncher ton rencard tinder, mais moi, c'est mort, tu vas rester sage comme une image.

—T'as tout compris, sort-il, l'air sérieux.

Il se relève du canapé. Je l'imite, frustrée et vexée, mais aussi avec la tête qui tourne. J'ai dû me redresser trop vite. Ou sinon, c'est que l'alcool a fait plus de dégâts que je ne l'avais imaginé.

—Okay. Tu sais ce que tu es, Jim ? clamé-je.

—Non mais quelque chose me dit que tu vas me l'expliquer.

Il récupère sa bouteille à moitié vide de rhum Diplomatico pour aller la ranger dans le placard, comme pour m'annoncer que la fête est finie. Je le suis à la trace, hors de moi.

—Tu es un pervers narcissique, Jim.

Il se retourne alors, me jaugeant quelques secondes avant de partir finalement dans un énorme fou rire.

—Tu trouves ça drôle ? m'écrié-je.

—Non, mais tu t'écoutes un peu ? Toujours plus quoi ! Je suis un pervers narcissique parce que je ne veux pas profiter de toi, de ta fragilité, de ton stress, un soir où tu es totalement bourrée ?

—Qui te parle de profiter de moi ? Je te parle de baiser, moi ! Baiser pour se détendre.

—Bon écoute, Hélène, tu commences à devenir vraiment lourde. Déjà, ce n'est pas ton genre d'être aussi vulgaire, je sais que c'est le rhum qui parle, et ensuite, fais moi confiance, d'ici une heure ou deux, la cuvette des toilettes va devenir ta meilleure amie. Je pense donc que ce n'est pas le bon soir pour coucher ensemble, tente t-il de se justifier.

Mais qu'importe ses belles excuses de beau parleur de mes deux, moi, j'ai plutôt l'impression qu'il m'a manipulée depuis notre toute première rencontre à me draguer sans cesse pour finalement me faire miroiter un truc qui n'arrivera pas et ainsi retourner sa veste au dernier moment.

—Si je te dis que je n'ai pas bu tant que ça, merde à la fin ! Je le sais quand même quand je suis bourrée. Je t'assure que je vais très bien et la cuvette, la seule chose qu'elle verra cette nuit c'est... c'est ton gros postérieur de dégonflé.

Euh... est-ce que je viens vraiment de lui sortir un vanne pareille ? Bon, okay, je l'avoue, je suis cuite, complètement soûle. Mais je refuse de lui donner raison, c'est une question d'honneur.

—Hélène, va te coucher, ça vaut mieux.

—Mais quelle condescendance, j'hallucine ! Putain, je me retrouve confinée avec un con fini ! m'insurgé-je.

Lui rigole.

—Bon, tu fais ce que tu veux, car comme tu adores me le répéter, tu es une grande fille, t'as besoin de personne. En revanche, en ce qui me concerne, je suis claqué et je vais me coucher. A demain, Miss Léopard.

Et sans que je n'ai le temps de rétorquer quoique ce soit, Jim part s'enfermer dans sa chambre.

Oula, le couloir qu'il vient de longer ne me paraît plus très droit, j'ai tout à coup super mal à l'estomac...

A suivre...

Alors alors ? Vont-ils s'entendre un jour ces deux là ? Quel caractère ! Je crois qu'Hélène a ce qu'on appelle l'alcool mauvais. Heureusement qu'elle ne boit quasiment jamais, haha.

Confinée avec un Con finiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant