23 Hélène

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—C'était très bon, merci Hélène pour ce petit déjeuner dominical improvisé. Tu veux un thé, un café ?

—Non, c'est gentil, je vais aller à la salle de sport là pour me défouler un peu avant de rentrer à l'appart.

—Ouais, ouais, roule t-elle des yeux en débarrassant nos deux sacs de chez Poké-Poké.

—Traduis ton « ouais ouais », il n'est pas clair, la fusillé-je du regard.

—Toi, tu veux te sculpter un cul en béton pour faire ta maligne en leggings moulant devant le regard médusé de ton Jim.

Je pique un far.

—Tu n'arrêteras donc jamais ?

—Jamais ! s'écrie t-elle sur un ton machiavélique. Et en parlant sport, n'oublie pas que notre cour de yoga de mardi a été avancé à demain. Prends ton sac en allant au boulot du coup,

—Ah oui, merde, j'avais zappé ça !

J'enfile mon manteau.

—Et Hélène ? m'interpelle t-elle alors que je suis en train de m'éloigner vers l'ascenseur.

—Je sais que c'est moi qui te l'ai offert et je l'adore, mais évite de mettre ta combinaison léopard ce soir. Choisis un truc plus sexy, on est jeune qu'une fois, profite de ton petit corps de rêve avant que le temps ne le transforme en un chamallow grillé au feu de bois.

Louise et ses métaphores à deux balles.

—Oh merci pour ton conseil avisé. J'avais oublié que mon seul but dans la vie, c'était de plaire aux hommes en m'enfonçant la ficelle d'un string dans les fesses et en portant une tenue sado masochiste en latex par dessus, m'exclamé-je, sarcastique.

—Hum, c'est osé. Un peu extrême à mon goût, mais si tu as un pyjama en latex, pourquoi pas, se marre t-elle.

—A demain Louise ! Et sérieux, fous-moi la paix avec Jim, conclus-je juste avant que les portes de l'ascenseur ne se referment.

Une fois dehors, j'enfonce mon bonnet sur la tête et trace vers ma salle de sport.

Une heure de cardio, quoi de mieux pour me vider l'esprit des toutes les âneries que Louise a pu débiter pendant le repas.

Ensuite, il faudra que j'affronte la réalité en face.

Je ne vis plus seule désormais. A moi d'apprendre à cohabiter avec ce garçon excentrique et dragueur sans que je ne me transforme à chaque fois en collégienne pré-pubère lorsqu'il me parle.

Et non, Louise, tu as tort, je ne finirai jamais au grand jamais dans son lit !

De toute façon, il n'en a même pas de lit, alors comme ça au moins, le sujet est réglé. 

Confinée avec un Con finiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant