44 Hélène

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Je n'ai pas fermé les rideaux hier soir. Et quand les premiers rayons du soleil viennent se poser sur mon visage, je sursaute et réalise que j'ai loupé mon réveil.

—Oh non ! crié-je dans tout l'appartement.

Ni une ni deux, un Jim inquiet vient frapper à ma porte.

—ça va, Hélène ? Je peux entrer ?

Je saute du lit et découvre en sortant de dessous ma couverture que je porte un legging et un haut, tous les deux très moulants et aussi légèrement transparents.

Est-ce que Jim m'a vue comme ça cette nuit ?

Il me semble oui, même si je dois avouer que je ne me souviens pas précisément de tout. J'ai un mal de crâne carabiné, ce matin. Et franchement, je l'ai bien cherché, je ne peux m'en prendre qu'à moi. Frigorifiée, j'enfile ma grosse veste en polaire en essayant de retrouver un peu la mémoire.

Je me fige d'un coup, horrifiée.

Oh bon sang, il m'a entendue vomir. Il est même venu pour me raccompagner ensuite dans ma chambre. Quelle honte ! Décidément, je les accumule avec lui.

—Hélène, ça va ? répète t-il.

Je vais lui ouvrir la porte.

Pourquoi après notre soirée alcoolisée, ce mec est aussi frais qu'un gardon alors que moi, je dois ressembler à un mort vivant ?

Et en plus, il sent bon le café et les viennoiseries.

—Comment ça va ? insiste t-il.

—Un mot. Nauséeuse.

—Je suis descendu chez Marilyne pour nous prendre quelques croissants et deux bons cappuccinos. Crois en mon expérience, un p'tit dej copieux, c'est de ça dont tu as besoin.

—Et d'un ibuprofène, ajouté-je en me dirigeant vers la cuisine.

—Tu n'as pas mis ta combi léopard, ce matin ?

Je me retourne, blasée.

—Si elle te plaît tellement, je te la prête, hein ! le raillé-je.

—Haha, je ne rentre pas dedans. Je la préfère sur toi.

Nous nous asseyons sur les deux tabourets au comptoir de la cuisine.

Je me demande si Jim m'a maté les fesses en me suivant dans le couloir. Ça ne m'étonnerait pas.

Je rougis.

—Merci pour le café et les croissants, c'est vraiment gentil.

—C'est normal. Après tout, c'était mon idée le Diplomatico.

—Hum, ouais, c'est vrai.

Il sourit.

—Et du coup, tu as des nouvelles de ton boulot ? J'ai parlé un peu avec Marilyne tout à l'heure et elle a jusqu'à midi avant de devoir fermer temporairement ses portes. Elle n'a pas tout suivi encore ni tout très bien compris mais elle pense pouvoir rouvrir assez vite car elle fait partie des commerces essentiels en tant que boulangerie.

—Oh, mon boulot !!! m'étranglé-je.

Je cours chercher mon téléphone portable dans ma chambre.

L'écran indique dix heures et le même nombre d'appels en absence.

Il y en a huit de Louise, un de ma grand-mère et un de mon chef.

Oh non, comment je vais justifier ça ? paniqué-je.

Je reviens dans la cuisine pour récupérer un ibuprofène et vite le gober avec un fond d'eau.

—T'inquiète pas Hélène, tu ne vas pas te faire virer pour ça.

—Et qu'est-ce t'en sais toi, d'abord ? m'énervé-je.

—Ben, c'est pas moi qui le dis, c'est le code du travail.

—Hum, me calmé-je. Je suppose que tu as raison. Désolée pour mon ton un peu agressif.

—Wow, des excuses ? J'ai bien entendu ? Alors, ce n'était pas un mythe ? Tu sais réellement t'excuser ? me taquine t-il.

—Gniagniagnia. Je m'excuse quand j'ai tort et comme c'est plutôt rare... lui souris-je.

—Bois ton café va, tant qu'il est chaud. Arrête de t'angoisser pour ton taf, prends d'abord ton petit déjeuner histoire de te requinquer un peu, puis tu les appelleras en leur expliquant que tu es patraque aujourd'hui, ce qui est vrai, et ils comprendront, j'en suis sûr.

Je réfléchis. Il a certainement raison. Après tout, je n'ai jamais manqué une seule journée de travail en trois ans. Je ne suis pas un robot, je ne suis pas infaillible.

Je le regarde, admirative, en train de souffler sur son cappuccino.

Pourquoi est-il aussi gentil et compréhensif avec moi alors que je me suis souvent comportée avec lui comme une vraie teigne ?

Je croque dans mon croissant.

Je me demande si je ne l'ai pas jugé un peu trop vite finalement avec mes préjugés à la noix... 

A suivre... :-)

Alors, après avoir détesté Jim au tout début de l'histoire, vous commencez à l'apprécier, non ? ;-) Et Hélène qui paraissait si sympa et naïve au début, a tout de même un sacré caractère, je trouve... Comme quoi, personne n'est tout blanc ou tout noir. ça dépend des jours, de l'humeur, des gens autour, etc... ;-)

Confinée avec un Con finiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant