Malgré les secondes qui défilent, impossible de réagir, je reste tétanisée, ma tête toujours blottie contre le torse de Jim. Il se penche alors et susurre à mon oreille :
—Sympa ce petit câlin improvisé, on peut continuer dans ta chambre si tu veux.
Mon cœur manque un battement. Où est le défibrillateur ?
Je me recule brusquement, le bout de mon nez encore imprégné de son parfum musqué, ma joue tiédie par la chaleur de son corps.
—Non mais un câlin, et puis quoi encore ? Même pas en rêve !
—Le mot que tu cherches plutôt, c'est « merci », me sourit-il.
Je le fixe, mutique.
—« Merci de ne pas m'avoir laissée tomber comme une merde, Jim », ajoute t-il en croyant m'imiter avec une voix grotesque et suraigüe.
—Qui te dit que je ne me serai pas rattraper toute seule, hein ? rétorqué-je sans réfléchir.
—Mais oui Spider Man, c'est cela, se marre t-il. Tu es vraiment la mauvaise foi incarnée !
Peut-être bien, pensé-je déconfite, mais je te l'avouerai jamais !
—Bon alors, elles sont où toutes tes affaires ? lui demandé-je le dos tourné vers l'entrée de l'immeuble, histoire de passer au plus vite à un autre sujet.
—Là, dit-il.
Je baisse les yeux et découvre sur le sol une guitare électrique, une sacoche de pc et un unique gros sac.
—Euh ? C'est ça, tes affaires ? Et ton lit ? Je ne te loue pas une chambre meublée, je te rappelle.
—Oui, d'ailleurs, à ce propos, est-ce que je peux squatter ton canapé juste pour ce soir le temps que je m'organise pour un plumard.
J'hallucine. C'est moi ou il ne s'arrête jamais ?
—Tu veux dormir dans le salon ?
—Si tu n'y vois pas d'inconvénients, ouais. Promis, exceptionnellement, je ne dormirai pas à poil.
Je crois que mes globes oculaires s'agrandissent malgré moi. Je plisse aussitôt les paupières pour adopter un air plus sérieux.
—Juste pour ce soir ? m'enquiers-je.
—Normalement oui, je vais m'arranger demain pour me trouver un matelas. C'est qu'avant, je dormais sur le canap de mon pote, Pierrick, donc forcément, je n'avais pas chambre. Et hier encore, je ne savais pas si j'allais être en coloc avec toi. Tout s'est enchaîné !
—C'est vrai qu'on s'est un peu précipité, admis-je. Je te remercie d'ailleurs pour le virement de 855 euros, je l'ai bien reçu.
—Normal, c'était le marché. Bon, si tu veux m'aider, prends mon pc, c'est le truc le moins lourd.
—Okay, m'exclamé-je en ramassant sa sacoche noire que je mets en bandoulière. Tu veux que je porte ta guitare aussi ?
Il fronce les sourcils.
—Pour que tu t'entraves avec ? Là, pour le coup, je ne sais pas trop laquelle des deux je choisirai et rattraperai au vol, raille t-il en me gratifiant son plus beau clin d'œil.
—Non mais je ne suis pas du tout maladroite d'habitude, me vexé-je avant de retourner dans l'ascenseur.
—Ah, c'est donc bien moi qui te déstabilise, en déduit-il, tout fière.
—Pff ! Tu ne t'arrêtes jamais, toi !
—Seulement quand j'ai obtenu ce que je veux... insinue t-il d'une voix suave.
Hein ? Quoi ?
Les joues en feu, j'appuie vite sur le bouton de l'ascenseur.
—Tu prendras le prochain, décrété-je, juste avant que les portes ne se referment devant son regard amusé.
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Confinée avec un Con fini
RomanceEt si le nouveau colocataire d'Hélène, boulimique de yoga et accro aux plats healthy, s'avérait aussi sexy et rock'n'roll que bordélique et imbu de sa personne ? Bières vs eau chaude citronnée. Peau tatouée vs petites chemises repassées. Delivro...