63 Jim

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J'ouvre la porte tout penaud et paradoxalement très satisfait. Exactement quand lorsque j'étais gosse et qu'avec mes frères on venait de s'éclater en commettant une énième connerie mais qu'il fallait ensuite assumer les conséquences de nos actes. 

Mais heureusement là, il ne s'agit pas de mes parents.

Faisant face à une Hélène qui, les bras croisés sur sa poitrine, me fusille du regard, je décide de ne faire aucun effort pour essayer de m'innocenter.

—Hum ? Y'a un problème ? lâché-je sur un ton qui se veut insolent.

—Tu te fous de moi ? C'était quoi ce cirque ? s'époumonne t-elle en me pointant du doigt. Mais... mais... ça sent quoi dans ta chambre ?

Elle avance d'un pas et inspire profondément.

—Non mais ça pue la cigarette ! Tu fumes dans l'appartement ?

Bon okay, là, c'est carrément flippant.

Pour le coup, j'ai réellement l'impression de revenir douze ans en arrière quand ma mère déboulait telle une tempête dans ma chambre pour me confisquer mon paquet de clopes.

Le cœur figé dans le temps, je souris tendrement.

Je me souviens que même lorsqu'elle était fâchée contre moi, elle ne pouvait pas s'empêcher de terminer chacun de ses sermons par sa phrase favorite :

« —Et ne fais pas cette tête-là, tu sais que c'est pour ton bien et que je t'aime !»

Oh maman, oui, je sais que tu m'aimais, ça je n'ai jamais pu en douter, pensé-je nostalgique.

—J'avais dit dans l'annonce pas de fumeur, continue de s'énerver Hélène, ce qui me ramène brusquement dans la réalité.

—Ah non, je regrette mais ce n'était pas dans ton annonce ! objecté-je aussitôt. Tu veux que je te la relise ?

Silence.

—Hum, réfléchit-elle. Oui, maintenant que tu le dis, je l'avais noté dans ma première annonce mais je ne crois pas que Louise l'ait remis !

—Louise ? Ta meilleure amie ? Je ne pige rien.

—Roh, laisse tomber tu veux !

—Okay, je laisse tomber.

Hélène se met à fixer mon torse nu. Je rigole.

—T'es en train de me mater ou c'est moi ? lui demandé-je, amusé.

Rougissant jusqu'au bout des oreilles, elle détourne prestement le regard.

—Mais n'importe quoi ! Pas du tout, tu rêves ! Et puis, mets un t-shirt au lieu de te pavaner à moitié nu devant un collègue du boulot. Franchement, j'avais l'air de quoi, moi ? Tu t'es conduit comme un con fini !

—Tiens, parlons-en de ton collègue, sauté-je sur l'occasion. Il est toujours dans ta chambre ?

—Tu crois vraiment que je te parlerais de cette manière s'il était toujours là ? Non, il est parti avec mon pc qui est mort. Il m'en ramène un nouveau paramétré d'ici le début de l'après-midi. Et tu auras intérêt à te tenir à carreaux cette fois-ci, je ne plaisante pas, Jim. Il était tellement mal à l'aise le pauvre, il ne savait plus où se mettre pendant que tu nous a fait ta petite scène avec ton concert de hard rock qui m'a carrément causé des acouphènes.

—Led Zeppelin n'est pas un groupe de hard rock, rétorqué-je. Crois-moi, je suis resté soft dans le choix de la musique.

Elle me toise alors, perplexe.

—Ahhhhh, tu me rends dingue ! se met-elle à me gueuler dessus avant de repartir dans sa chambre.

Je décide de la coller aux basques pour qu'elle ne puisse pas me re-claquer la porte au nez comme tout à l'heure avec son collègue.

—Il avait quoi ton pc, du coup ?

—Non mais arrête, comme si ça t'intéressait... Bon sang Jim, t'es naturiste ou quoi ? Va mettre un t-shirt, s'il te plaît.

Je souris et décide d'ignorer une seconde fois sa remarque sur mon code vestimentaire du jour.

—Ben, j'aurais pu t'aider, moi aussi.

—En faisant quoi ? En m'achetant un nouveau pc ? Je te dis qu'il est HS, Max doit m'en fournir un neuf. Il bosse au service informatique de ma boîte, c'est logique de le contacter pour ça.

—Hum, ouais ben je ne l'aime pas ton Max.

—Mon Max ? s'esclaffe t-elle. Attends, tu es jaloux ou c'est moi ?

Je baisse les yeux.

—Jaloux d'un gamin imberbe avec des cheveux gominés ?

Hélène explose de rire.

—C'est un collègue, dans quelle langue dois-je te le dire ? Et puis, je ne te dois rien de toute façon, je sors avec qui je veux puisque je te rappelle tes propres mots :

« Oh Hélène, je ne suis pas quelqu'un de bien, je ne peux pas t'offrir ce que tu attends d'un homme et je ne le pourrai jamais. » se met-elle à m'imiter.

A suivre... :-)

Confinée avec un Con finiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant