Chapitre 17 - Cruelle Mémoire

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 Thomas se trouve dans une salle tapissée de blanc si clair que la luminosité lui brule les rétines. Il doit plisser les paupières pour se protéger de la clarté aveuglante, mais cela l'empêche également de distinguer la silhouette qui lui fait face.

 Il est allongé sur un lit. On l'a allongé, et attaché. Il cherche dans sa mémoire comment il est arrivé là, mais aucun souvenir ne resurgit. Il n'arrive plus à réfléchir. Il peut seulement compter sur ses sens, qui captent les détails de la scène.

 Il fait froid, dans cette pièce blanche. Il sent l'air glacial autour de son corps, frémissant contre sa peau. Il ne porte qu'un t-shirt et un pantalon.

Thomas ?

 Une voix curieuse murmure son prénom dans le lointain.

Thomas ?

 Dans un flash, il se trouve de nouveau dans le labyrinthe, entouré de ces hauts mur impénétrable. Il vient de percuter la nouvelle avant de la ramener au bloc. Il a le souffle court. Elle le dévisage de ses yeux sucrés. Elle rit.

 Cette image disparait aussi vite qu'elle s'est glissée dans ses souvenirs.

 À présent, il se trouve dans une salle au mur gris, aussi fade que la pierre. En face de lui, deux iris d'un vert bonbon l'observent en silence.

Tu t'appelles Thomas, n'est-ce pas ?

Comment tu le sais ?

 C'est lui qui a répondu à la question de la fillette. Pourtant, il ne contrôle ni ses mots, ni ses gestes, comme s'il était son propre spectateur. Il est d'ailleurs beaucoup plus jeune, dans les six, sept ans. Il n'arrive pas non plus à dire qui elle est. Son visage est flou, ses cheveux, très court, coupé à la garçonne. Le seul détail qui lui apparait nettement sont ses étranges yeux verts.

J'ai lu ton dossier avant qu'on nous présente.

Tu t'es renseigné, note Thomas.

Disons que je m'ennuyais.

 Oui. Il s'en souvient. Il se souvient de la fillette. Elle lui donne son nom au même moment il reconnait son visage juvénile.

Moi c'est Rhys. Ils ont dit qu'on allait passer beaucoup de temps ensemble. Alors il va falloir faire en sorte d'être amis.

Oui. Tu as raison.

 Un éclat de lumière l'aveugla, comme un coup de tonnerre en plein milieu d'un ciel limpide. Il dû fermer les yeux. Quand il les rouvrit, il se trouvait toujours dans endroit tapissé de blanc. Mais cela ressemblait plus à une salle chirurgicale qu'à une salle d'interrogatoire.

 Rhys se trouve devant lui, où le chagrin se lit clairement dans ses yeux d'opale. C'est un aurevoir. Ou un adieu. Sur son visage, ses lippes se décollent l'une de l'autre, prêt à libérer sa voix. Un cri en sorti. Pourtant, ses lèvres bougent comme si elle parlait, et non pas comme si elle hurlait. Comme si ce cri provenait d'ailleurs.

 Thomas ouvrit brusquement les yeux dans la nuit du bloc. Une respiration haletait non loin de lui. Il se redressa sur un coude, et dans les brumes du sommeil qui obscurcissaient ses pensées, il tenta de comprendre d'où provenait cette voix hachée, suppliante.

Rhys... ?

 Sa vision s'adaptant peu à peu à la pénombre de la nuit, il distingua de mieux en mieux la silhouette de la jeune fille, gisant à ses côtés sur le flanc, secouée de soubresauts.

- Le Labyrinthe - Fanfiction -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant