- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 38 - La Disparue

 Il n'y avait plus de soleil pour leur indiquer l'heure de la journée, mais leur ventre criant famine annonçait que l'heure du diner avait sonné.

 Les blocards posèrent leurs outils, abandonnèrent les tâches qui les occupaient depuis le matin – à savoir renforcer les barricades et retaper les bâtiments saccagés par les Griffeurs la veille – pour retourner se réfugier dans la ferme, où à leur arrivée, Poêle-à-frire leur servit un repas bien mérité, qu'ils dégustaient assis sur leur sac de couchage ou à même le sol quand il ne resta plus de place sur les bancs et chaises, ou bien carrément debout.

 Alors que le dernier blocard arrivait et refermait la porte derrière lui, Thomas joua des coudes pour se forcer un passage jusqu'à l'entrée.

– Où est Rhys ? accosta-t-il le nouvel arrivant avec virulence.

 Surpris, le garçon répondit avec une pointe de peur qu'il n'en savait rien. Il se dépêcha de s'éloigner de Thomas lorsque celui-ci détourna son attention.

– Alors, elle est arrivée ? demanda Newt en le rejoignant.

– Non... Vous êtes sûr d'avoir bien regardé de partout ? s'enquit Thomas.

– On a retourné toute la maison, lui répondit Minho.

– Elle doit être dans la forêt, elle ne va pas tarder à arriver, le rassura le sarcleur.

 Thomas tourna le dos à ses amis pour fixer la porte comme s'il pouvait ramener Rhys par la simple force mental.

– Elle devrait déjà être là.

 Il se retourna vivement vers Newt et Minho.

– Et si elle s'était blessée ?

– Elle est medjack. Elle sait se débrouiller.

– Peut-être mais si c'était super grave ?

– On l'aurait entendu crier ne t'inquiète pas, dit le maton des coureurs dans une vaine tentative d'arracher un sourire au blocard.

 Mais Thomas était trop inquiet pour plaisanter.

– Je vais la chercher.

 Il s'apprêta à franchir la porte quand une carrure imposante lui bloqua l'accès. Il releva les yeux vers Minho.

– Tu comptes m'en empêcher comme le jour où Rhys et Newt sont allés dans le labyrinthe et que j'ai voulu partir à leur recherche ?

– Exactement, répondit le coureur, les bras repliés sur son torse.

 Newt essaya une manière plus douce. Il posa une main sur son épaule pour attirer son attention.

– C'est trop tard pour partir à sa recherche. Mais si elle frappe à la porte, je te promet qu'on lui ouvrira.

 Après un moment silencieux, Thomas capitula.

– Super. Allons manger un truc en attendant.

 Minho et Newt s'éloignèrent de la porte, pensant que leur ami les suivait juste derrière. Mais Thomas profita qu'ils aient le dos tournés pour ouvrir la porte d'entrée et s'enfuir dehors.

 Les deux garçons se retournèrent.

– Il est pas croyable... murmura Minho en secouant la tête.

 Ils se mirent à suivre leur ami à l'extérieur.

 Jusqu'alors dans son coin, Call n'avait pas perdu une miette de la scène. Il décida de les suivre.

– Rhys ! Rhys !

 Thomas avait beau hurler, aucune voix féminine ne lui répondit. Il se mit à courir en direction de la forêt, s'enfonçant dans les bois à l'atmosphère plus terrifiante encore maintenant qu'il n'y avait plus ni de soleil, ni de lune.

 Il hurla son nom à tue-tête, dérapant sur le tapis de feuille morte, sautant par-dessus les bosquets. Après quelques minutes à courir sans but, il s'arrêta. Il reconnut la respiration de ses deux amis expirer à son niveau. Une troisième silhouette les rejoignit, mais personne n'y fit attention.

– Regarde en l'air, elle grimpe dans les arbres parfois, lui apprit Newt.

 Thomas suivit ce conseil et se mit à marcher entre les tronc, fixant leur branche en espérant voir apparaitre miraculeusement une fille. La forêt lui sembla soudain illimité et interminable.

– On devrait se séparer, proposa-t-il à ses compagnons, et chacune des quatre silhouettes prirent une direction opposée.

 Le prénom de Rhys résonnait dans les sous-bois, mais cette dernière se refusait à leur répondre.

 Alors qu'il commençait à perdre espoir, Thomas aperçut du mouvement en haut d'un arbre. Il crut d'abord à un scaralame, mais il vit une jambe se balancer dans le vide.

– Je l'ai trouvé ! cria-t-il dans l'air pour prévenir ses amis.

 Il se mit à courir vers le tronc. Au pied de celui-ci, il leva la tête vers la blocarde.

– Rhys, descends ! Les Griffeurs vont bientôt arriver.

– Impossible.

 Hein ?

– Comment ont-ils fait pour recréer un ciel presque parfait sans projecteur ou sans écran ? C'est tout simplement impossible.

 Rhys gardait le visage obstinément rivé vers la voute grise. Il était persuadé qu'elle avait remarqué sa présence, mais elle préférait l'ignorer.

– Rhys, descends s'il-te-plait, l'implora Thomas.

 Il crut qu'elle ne l'écouterait jamais. Pourtant, elle glissa de sa branche et se laissa tomber le long du tronc, atterrissant à pied joint sur le sol, de dos. Quand elle se retourna, leur visage n'était qu'à un souffle.

 Il voulait caresser la douceur de sa joue, mais le regard haineux qu'elle posait sur lui cloua ses mains le long de son corps.

 Newt, Minho et Call les rejoignirent.

– Vous avez entendu ? demanda aussitôt le maton des coureurs.

 Tous tendirent l'oreille, et le fameux bruit métallique retentit dans tout le bloc. Les Griffeurs étaient déjà.

– Ils sont avance, remarqua Newt.