La dernière fois que Newt affichait une expression aussi maussade était juste avant qu'il ne saute de ce fameux mur. Mais aujourd'hui, ce n'était plus pour la même raison qu'il était découragé.
D'un pas trainant, il marcha jusqu'au mur où tous les blocards avaient gravé leur nom. Il prit quelques minutes pour relire ceux de ses amis défunts, pour leur rendre hommage, ou peut-être pour retarder le geste qu'il s'apprêtait à faire.
Quoi qu'il en soit, il finit par lever la stèle et posa la pointe sur prénom de Rhys. Le marteau en suspension refusa de s'abattre sur le piquet. Quand il comprit qu'il n'y arriverait pas, ses bras retombèrent le long de son corps.
Il avait passé de bon moment avec elle. Leur nuit dans le labyrinthe, elle avait baissé la garde et s'était laissée s'assoupir contre son épaule. Juste avant, elle l'avait sauvé des Griffeurs. Si, lors de leur dispute, elle n'avait attrapé son poignet pour l'entrainer dans une course folle, il serait mort depuis longtemps.
Leur escapade dans les couloirs les avait rapproché. Cette nuit-là avait été l'élément déclencheur de leur amitié. Il revoyait leur bataille de feuille morte dans la forêt. Quand, dans leur affrontement, ils avaient trébuché et il avait atterri sur elle. Son souffle avait caressé ses joues, tout comme le sien avait chatouillé son nez.
Ou encore le soir où il avait appliqué de la crème dans son dos. Elle l'avait laissé la soigner, ce qui devait être un énorme effort de sa part, Newt n'en doutait pas.
De nouvelles larmes brouillèrent sa vue.
Newt entendit quelqu'un arriver derrière lui. Il lâcha ses outils et vint immédiatement sécher ses yeux.
– Hé, qu'est-ce que tu fais là ?
Le sarcleur se tourna vers Alby.
– Ah. Je vois, comprit-il en voyant le marteau et la stèle dans l'herbe.
Le masque de Newt craqua. Le chef prit son ami dans ses bras et tenta de le consoler.
– J'arrive pas à croire qu'elle soit plus là... parvenait à articuler le blondinet entre deux sanglots.
– On en a perdu, des camarades. On va se relever.
– Ouais mais c'est différent cette fois...
– Elle était spéciale, hein ? fit Alby, accompagnant sa petite voix d'un timide sourire.
Newt étira ses lèvres dans ce qui ressemblait à un sourire qui ne dura qu'une fraction de seconde.
– Ouais...
Le chef recula pour observer son second dans les yeux.
– Je vais te dire un truc qui va pas te plaire tête de pioche. Mais honnêtement, je comprends pas pourquoi tu pleures pour elle. Elle ne mérite pas tes larmes. Et je dis pas ça parce qu'on avait quelques différents elle et moi. Mais Rhys était cruelle, par moment. Vraiment méchante. Elle te traitait comme du plonk.
– On était amis...
– C'est pas ça, l'amitié, tocard. Ses manières, ça allait au-delà du sarcasme ou de l'humour.
– Alors ça te fait plaisir qu'elle soit morte ?
Alby grimaça.
– Non. J'avoue qu'elle me manque. Elle faisait beaucoup de coup bas, mais au moins, elle avait de bonnes idées.
Newt renifla et se détourna du blocard pour observer le mur.
– Si tu ne t'en sens pas encore capable, ne t'oblige pas à le faire, le rassura son ami.
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- Le Labyrinthe - Fanfiction -
FanficVous connaissez tous l'histoire, vous venez de la lire, ou de la regarder. Ou bien vous l'avez lu ou regardé il y a longtemps, et vous êtes nostalgique de cette époque. Je vous invite à replonger dans cette univers tout droit sorti du génie de James...