- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 11

 On avait raccompagné Aris dans sa chambre. Rhys était également censé retourner dans la sienne, mais elle avait souhaité s'entretenir avec le directeur.

 Cette fois-ci, ils prirent place autour du bureau en verre. Rhys avait abandonné sa tasse de thé à peine entamée sur la table basse tandis que l'homme s'en était resservie.

– Si nous sommes en sécurité, pourquoi les hommes qui m'accompagnent sans cesse ont des armes dans les poches de leur pantalon ? commença-t-elle sans introduction.

 Elle avait la réputation d'avoir la langue bien pendu au bloc, et cela n'allait pas changer maintenant. Et puis c'était un indice de plus à ranger dans la case ''se méfier du Sanctuaire car ils sont peut-être le W.I.C.K.E.D''.

 Pour masquer sa surprise, Janson étira ses lèvres en un sourire à peu près convainquant, que Rhys ne sut interpréter.

– Je vois que tu es très attentive aux détails.

 Il but une gorgée de thé, peut-être pour se laisser le temps d'inventer une réponse.

– Nous sommes en sécurité ici, tu n'as pas à t'en faire. Mais effectivement, mes hommes se baladent armées. Il faut toujours se montrer prêt en cas d'attaque.

– Le W.I.C.K.E.D vous a-t-il déjà trouvé ?

 Nouveau sourire énigmatique de la part de l'homme. Rhys comprit que si elle continuait sur ce terrain-là, il allait comprendre qu'elle commençait à se méfier. Et si elle voulait qu'il lui fasse confiance, elle devait lui montrer que c'était le cas de son côté.

 Elle se trouvait soudain au milieu d'une intense partie d'échec où tout se jouait sur les apparences. Garder une apparence sereine était son meilleur bouclier. Il fallait enquêter avec discrétion, avancer ses pions sans que l'adversaire ne remarque leur déplacement, tout en les bougeant sous ses yeux. L'illusion, le mensonge, la manipulation... Rhys avait l'impression de retrouver de vieux amis.

– Non. Pas encore. Et on espère que ça continuera ainsi.

 La jeune fille battit subitement en retraite. Elle était allée trop loin et préféra changer de sujet pour éviter de se brûler les ailes.

– Il y avait un garçon avec moi quand les soldats m'ont trouvé, reprit-elle en affichant une expression soudainement triste. Mais il n'est pas monté dans le bus avec nous. Où est-il ?

– Oh, tu parles de Call. Mes soldats l'ont trouvé une arme pointé sur toi. Alors ils l'ont embarqué dans un autre véhicule.

– Vous l'avez tué ? demanda-t-elle en relevant la tête.

– Pourquoi est-ce que cela t'importe ? Il a failli te tuer, toi. Et il l'aurait fait si mes hommes n'étaient pas intervenu à temps.

– On a vécu le labyrinthe ensemble. Ce qu'il a failli me faire dehors n'efface pas tout ce qu'il a fait pour moi dans le labyrinthe.

 Janson hocha la tête, signifiant qu'il comprenait les raisons de sa fille.

– Non, on ne l'a pas tué. Mais il n'en a plus pour très longtemps. Il travaille pour le W.I.C.K.E.D, on l'interrogeait pour obtenir des informations sur ses patrons. À présent, il est trop instable pour se souvenir de son propre nom.

 Rhys fronça les sourcils d'incompréhension. N'empêche que les explications fournis par le directeur tenaient la route.

– Il a attrapé la braise. Il n'était pas un Immune, comme vous. C'était un simple garde.